Beethoven à la Halle aux grains

Le 20 février dernier, La Halle aux grains invitait les étudiant.e.s à assister à un concert exécuté par l’Orchestre national du Capitole. L’occasion de découvrir gratuitement l’œuvre contemporaine de John Adams et les mélodies bucoliques de la sixième symphonie de Beethoven. Cette offre proposée une fois par an traduit la volonté de la salle de concert de renouveler son public.

Un auditoire étonnamment jeune attend devant la Halle aux grains le soir du 20 février 2020. A l’entrée, des contrôleurs affublés de vestons noirs nous indiquent le parcours à suivre pour rentrer dans la salle. Il est 20h00 (heure de début du concert) et un tiers des places reste vide.

L’Orchestre national du Capitole et ses 70 musicien.ne.s viennent sagement prendre leur place devant leur instrument. Après quelques ajustements mélodiques, un garçon aux allures d’adolescent fantasque s’avance sur le devant de la scène sous les applaudissements vigoureux des quelques habitués suivis de ceux des étudiant.e.s.

Maxim Emelyanychev – site de la Philharmonie de Paris

Le programme de la soirée est expliqué : l’Orchestre interprétera the chairman dances de John Adams puis la symphonie n°6 en fa majeur « pastorale » de Ludwig van Beethoven. L’adolescent, qui est en fait le chef d’orchestre Maxim Emelyanychev, brandit ses dix doigts. Le concert démarre. Après une heure de concert et de conversations entre violoncelles, clarinettes et contrebasses, le chef d’orchestre russe et les musicien.ne.s clôturent la séance.

Des dispositions pour de nouveaux publics

Ce concert offert par Toulouse Métropole à tou.te.s les étudiant.e.s était l’occasion de faire venir des publics pas ou peu habitués aux concerts de musique classique et contemporaine, dans cet ancien marché couvert.  

Jean-Etienne, étudiant à Sciences po Toulouse et contrôleur à la Halle aux grains nous a expliqué que la salle de concert tentait d’élargir ses publics. Les personnes qui viennent sont avant tout des « vieux abonnés, des habitués ou des jeunes qui sont au conservatoire ».  La salle de spectacle souhaiterait montrer que les orchestres ne sont pas réservés à une élite et que la musique est l’affaire de tou.te.s.

La salle de concert commence à monter des projets avec les collèges et lycées en espérant que « s’ils aiment y aller, ils reviendront plus tard ». Les étudiant.e.s restent une cible privilégiée pour la Halle aux grains qui propose des places entre 5 et 10€ pour voir l’Orchestre nationale du Capitole ou les opéras.

Halle aux grains – photo Patrice Nin – site Institut des arts de Toulouse

Une communication à la portée limitée

Le format du concert du 20 février était un moyen efficace pour attirer les étudiant.e.s : le « spectacle » durait une heure et commençait par un morceau contemporain rompant avec les symphonies classiques. Il s’agissait d’une bonne manière d’introduire aux productions de la Halle aux grains.  

Les sièges vides de la pièce témoignent cependant d’un manque de communication de la part de la Halle aux grains qui utilise peu les réseaux sociaux mais favorise les flyers. De sorte que seul.e.s les étudiant.e.s fréquentant la Halle aux grains ou des lieux similaires à cette salle avaient accès à l’information. Une étude des publics pourrait être intéressante afin de voir si ce dispositif touche tou.te.s les étudiant.e.s ou seulement une partie déjà amatrice de musique classique et contemporaine.