Marionnettes de voyage et petites mains complices : rencontre avec la compagnie toulousaine En cours de route
Flavie Chauvin, Gabriel Gonzalez Guirola et Pauline Lebellenger sont les mains créatrices qui tirent les ficelles. Et puis il y Tubito, Glurp, Dormita qui sont les corps marionnettiques du spectacle Petits entre-sorts pour partir ailleurs, présenté récemment au festival de marionnettes Marionnettissimo à Tournefeuille les 22, 23 et 24 novembre 2019 par cette jeune compagnie de théâtre de marionnettes toulousaine.
La compagnie En cours de route est née en 2016, fruit des années d’étude et d’expérimentations théâtrales de Flavie, ancienne étudiante du master Art & Com, parcours études et écriture théâtrales de l’université Jean Jaurès de Toulouse. Grâce au compétences artistiques variées de ses membres la création marionnettiques de la cie En cours de route est transdisciplinaire et touche aussi la musique et le cinéma d’animation.
Au départ une envie : celle de créer des formes théâtrales marionnettiques hors des murs des salles de spectacles traditionnelles, transposables dans divers lieux, et au plus proche du public.
La compagnie a deux spectacles à son actifs : La Traversée (2017), Petits Entresorts marionettiques pour partir ailleurs (2019). Un nouveau spectacle est en cours de création pour la saison 2020-2021 : Couture(s), soutenu par le prix Atelier Médicis – Création en cours.
L’herbe est-elle plus verte ailleurs ?
Le thème abordé par le spectacle Petits entre-sorts pour partir ailleurs est celui du départ. Sauté le pas vers une nouvelle aventure, voyager à travers ses rêves ou franchir la frontière interdite : trois variations du départ sont déclinées en trois spectacles de 6 min dont les héros.ïnes sont trois mini-marionnettes. C’est aussi l’occasion pour les artistes de déployer trois techniques marionnettiques différentes : marionnettes à fil, marionnettes à gaine et film d’animation en stop-motion.
Un théâtre de proximité
La compagnie défend un théâtre de l’intime, qui s’adresse personnellement à chaque spectateur, créant ainsi un espace convivial entre le public, les marionnettes et les artistes. Le choix de travailler avec une petite échelle – les marionnettes ne mesurent que 10 cm de haut – n’est pas anodin : pour une bonne visibilité il faut que les spectateurs soient très proches de l’espace de jeu. Cela réduit le nombre de spectateurs sur une même séance mais contribue à partager un moment de théâtre hors du commun, comme un “secret”.
Ces trois petits spectacles sont adaptables à tout types d’environnement : de la rue (comme au festival MIMA à Mirepoix, ARTO à Ramonville…) aux lieux qui ne sont pas conçus pour accueillir des représentations (Hôtel de Ville et bar de l’Escale à Tournefeuille,…).
ARTO, Ramonville 2019 – crédits photo Cie En cours de route 
Charleville-Mézières, 2019 – crédits photo Cie En cours de route 
Marionnettissimo, Tournefeuille 2020 – crédits photo Emilie Deschamps
Un des objectifs des entre-sorts est de toucher d’autres personnes que les habitués, celles qui ne franchissent pas toujours les portes des théâtres. C’est pourquoi la compagnie souhaite jouer en milieu rural ou dans les quartiers défavorisés, dans des cafés, des médiathèques, en milieu scolaire, centres culturels, entreprises… afin de distiller partout et pour tous leur art empli de douceur et de malice !
La rencontre entre les arts
A l’origine le projet de la compagnie En cours de route est né d’un désir, celui de mettre en commun des savoir-faire et des regards artistiques différents. En effet, chaque membres entretient un rapport singulier à la marionnette compte tenu de leur formation artistique propre.
Les spectateurs découvrent dans le spectacles des Petits entre-sorts (…) trois univers, ayant chacun une esthétique et une technique marionnettique différente : la marionnette à tringle, la marionnette à fils et la marionnette en stop motion du cinéma d’animation. Par l’exploration des formes et du langage de la marionnette, les artistes de la compagnie développe les multiples causes et enjeux de la migration : exode rural, migration économique ou encore exil politique. Le spectateur accompagne la marionnette, en temps réel, dans les instants qui précède son départ, qu’il soit réaliste ou onirique.
Pour clôturer cet article, je vous propose d’embarquer pour un des trois voyages proposé par la compagnie : les rêves de Dormita, projeté dans le mini-cinema.
