Faux semblants de Nicolas Moulin : une exposition qui fait cohabiter utopie et dystopie

A la découverte des architectures de l’exposition

Je suis allée voir début décembre l’exposition Faux semblants de Nicolas Moulin où se dressent d’immenses photographies et installations. Toutes les œuvres proposées évoquent des architectures modernes aux lignes brutes et aux couleurs contrastées. J’ai de suite eu un coup de cœur pour cette exposition, j’ai aimé l’aspect minimaliste des photographies, leur format et le lieu dans lequel elles ont pris place, à savoir les pièces de l’Espace culturel Bellegarde qui n’est autre qu’un hôtel particulier restauré datant du XIXème siècle. On pourrait presque croire que ces murs blancs décorés de moulures classiques étaient construits pour mettre en valeur les travaux de l’artiste. 

L’intention de l’artiste

« J’évoque volontiers (…) des dimensions, où cohabitent utopie et dystopie, entremêlées dans des couches de faux-semblants d’où émergent un ‘’déjà-vu’’ que nous n’aurions jamais vu, comme ces ‘’souvenirs implantés’’ qui hantent les esprits des replicants de Blade Runner. »

L’artiste a choisi d’intituler cette exposition Faux semblants, un choix qu’il explique par le jeu qu’il s’amuse à créer entre réalité et imagination, entre utopie et dystopie. Il utilise le photomontage pour faire naître des architectures à la fois familières et surréalistes. La maîtrise de ces techniques de retouche d’image lui permet de rendre ces processus de création invisibles au spectateur ou à la spectatrice et de pousser à l’extrême les caractéristiques d’une esthétique empruntée au mouvement constructiviste des années 1920.

Et la médiation dans tout ça ?

Les références et les intentions qui ont nourri le travail de l’artiste sont données dans le livret explicatif de l’exposition. Sans la lecture de ce livret il me semble impossible de saisir toutes les dimensions du projet de Nicolas Moulin. La médiation est également laissée pour compte : aucun cartel n’accompagne les œuvres, le sens de la visite n’est pas indiqué, l’Espace culturel Bellegarde accueillait pourtant à ce moment-là deux exposition… chaque oeuvre semble se suffire à elle-même, se passant de toute précision. Le livret explique quant à lui l’exposition avec des images et des textes dont la taille est presque illisible et en employant des termes complexes. On trouve alors les termes : « mouvements ultra-modernistes », « part entropique », « présent achronique », « para-photographiques »… Ces informations perdent les lecteur.trice.s plus qu’elles ne les aide à identifier une approche artistique.

Mon ressenti personnel

J’ai trouvé l’exposition intéressante par le fond et la forme qui ont été employées mais elle manque selon moi d’une médiation présentielle ou simplement de cartels explicatifs pour guider le public. J’ai perçu cette exposition en deux temps : ma réaction à chaud a été très positive, j’ai pris beaucoup de plaisir à rentrer dans ces salles et dans ces paysages mais en préparant cet article j’ai lu le livret explicatif qui m’a totalement sortie de cette immersion. 

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L’exposition Faux semblants est présente à l’Espace culturel Bellegarde à Toulouse jusqu’au 30 janvier dans le cadre du festival Paysages urbains.

Pour aller à l’Espace culturel Bellegarde :
17 Rue Bellegarde
31000 Toulouse
> Métro ligne B – station Jeanne d’Arc
> Bus n° L1, 15, 23, 38, 42, 44, 70, 71

Horaires d’ouverture :
Du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et 13h30 à 18h
Le samedi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h

Crédits photographiques : Lisa Basso