Le Forum des images propose des conférences virtuelles sur le cinéma : Les limites de Zoom
Le forum des images, institution culturelle parisienne consacrée au cinéma, s’est fixé comme mission d’être la mémoire audiovisuelle de Paris. Pour ce faire, elle propose workshop, intervention, master class sur “Zoom”… et plus de 5000 heures de vidéo en ligne. Ce soir, nous participons à “Peut-on aimer Jim Carrey ET le cinéma ? Zoom sur… Fous d’Irène”. Conférence animée par Adrien Dénouette, l’auteur de l’ouvrage Jim Carrey, l’Amérique démasquée, il analyse une séquence de l’un des films les plus cultes de l’acteur.
Une conférence minutée, digne d’un cours de cinéma
18H30 l’atelier critique démarre, on attend quelques secondes dans une petite salle d’attente animée par la vidéo promo du forum des images. Anne Marrast une des présentatrices, apparaît à l’écran et introduit notre animateur. Puis Adrien apparaît, il est la seule personne visible à l’écran et il ne nous voit pas.
L’orateur se saisit du symbole que représente Jim Carrey dans l’histoire de la comédie et nous le décortique : un acteur qui a incarné tout au long de sa carrière, le hors norme, l’idiotie et qui a fait évoluer de genre burlesque. Le présentateur décide de nous montrer la “pire” scène de l’acteur, autrement dit la plus grotesque, la meilleure selon lui. une scène du film Ace Ventura en Afrique : une longue scène où Jim Carrey sort de l’anus d’un rhinocéros. Selon Adrien, dans cette scène Ace Ventura, comme Jim Carrey lui-même, se joue de sa présence profane et s’amuse à choquer son public. Jim Carrey assumerait d’être le “pire”, de venir d’un humour gras, et d’avoir pour mission de faire régresser la comédie jusqu’à “son stade anal”.
A 18h50 il nous introduit fou d’Irène, le cœur de la réunion, en nous en rappelant le synopsis. Le conférencier fait référence à une dizaine d’autres films de Jim Carrey, il nous parle comme à des avertis. On nous donne à voir une deuxième séquence où, une fois de plus, on voit Jim Carrey faire des pitreries qui offusquent son public. On nous raconte comment le film Fou d’Irène a été un film déterminant dans la carrière de pitreries de Jim Carrey, les frères Farrely ont réellement adapté l’histoire à l’acteur après que le monde du cinéma aie tenté de le “domestiquer” avec des films tels que “Le nombre 23” ou “The true man Show”. Anne Marrast revient pour clore l’atelier en félicitant l’orateur de sa rapidité et de la fluidité de son intervention. Il était apparemment très important de respecter les 40 minutes et il était osé de montrer deux extraits cinématographique. Elle termine par lire quelques commentaires et questions pour Adrien, auquel il répond toujours aussi bavard et enjoué, certaines passent à la trappe, l’enjeu du timing semble très important.
Une interaction limitée par le dispositif zoom
Malgré un débit de parole très rapide, la passion du conférencier pour l’acteur se fait tout de suite ressentir. Il a réellement à cœur de nous faire découvrir autant l’acteur que les rouages de ses performances mais également de la comédie américaine des années 1990 en elle même. Il analyse ses performances tant dans la gestuelle du corps que dans les textes et les intentions des réalisateurs des films.
Malheureusement, le fait qu’on ne voit que le conférencier nous coupe du fait que nous sommes dans une conférence avec d’autres personnes. Notre seul moyen d’interagir entre participants est le chat, ce qui déshumanise un peu les rapports. A un moment, une personne s’est permise de polluer le chat, avec un message “viva il duce” qu’elle a envoyé 36 fois, ce qui nous a donné l’impression qu’un robot avait pris le contrôle de la conversation. La participation limitée entre les personnes invite aussi, malheureusement, à l’acerbité des participants, par exemple, un message insultant le conférencier de “cinéaste snob” a été envoyé… Le fait de se présenter les uns aux autres aurait certainement évité l’hostilité légendaire d’internet. Nous nous rapprochons plus d’un live sur YouTube avec les internautes qui interagissent dans un chat que d’une conférence avec des questions-réponses. Nous pensons que c’est malheureusement une contrainte inhérente à la situation sanitaire.
Malgré tout, le fait de revoir des séquences des films d’un de nos acteurs préférés nous a donné envie de revoir toute sa filmographie, très agréable et bienvenue en ces temps de crise sanitaire. Écouter un critique de cinéma peut également aider les élèves en master, ce programme reste une très bonne occupation pour les cinéphiles.
Pauline Thollet, Mylène Brizard