Quebec : Le musée national des Beaux Arts passe en mode visite 3D !

Alors que les musées redoublent d’effort pour rendre accessible leurs expositions en temps de confinement, le musée National du Quebec  se modernise. Confiné et cultivé semble aller de pair grâce à la modélisation du Pavillon Gérard-Morisset. Ainsi, depuis mars 2020, le visiteur a accès aux expositions Croire, Imaginer, Ressentir et Devenir  en réalité virtuelle.

Modélisation 3D de l’exposition Ressentir.

 » Ce qui est un peu fou, c’est qu’on avait déjà une salle qui avait été complètement numérisée pour une visite 3D qui était la salle Croire, sur l’art religieux, dans le redéploiement du Pavillon Gérard-Morisset, »

Marie-Hélène Raymond, coordonnatrice de la stratégie numérique au Musée national des beaux-arts du Québec

Le confinement du mois de mars à permis au musée d’étendre son offre muséale virtuelle en proposant la numérisation de tout le pavillon Gérard-Morisset.

La visite est gratuite et accessible à tous sur smartphone, tablette et ordinateur. Réalisée et conçue en partenariat avec Matterport une agence spécialisée en numérisation et 3D à partir de photographies d’objets et d’espace. L’exposition a été imaginée pour nous donner la sensation de déplacement dans l’espace. La technologie utilisée ici, jusqu’alors réservée aux jeux vidéo de 3D en réalité virtuelle, permet un déplacement totalement libre en 3DoF (Degree of Freedom). Elle permet au public de se déplacer à sa guise, sans être contraint par une visite d’exposition numérique généralement limitée à des vues à 360. En effet, l’espace muséal a été modélisé à l’identique du lieu du sol au plafond allant jusqu’a recréer le plafond, la porte d’entrée, de sortie et les murs présents dans le musée.

Vu 2D de l’exposition Ressentir. Permet de voir le parcours de visite et la scénographie de l’espace.

La modélisation 3D permet de recréer à l’identique l’espace d’exposition. Ainsi il y a une réelle scénographie présente. Le visiteur en ligne peut donc avoir accès à l’espace scénographié et son parcours de visite comme s’il se déplaçait dans le lieu. L’espace se retrouve donc divisé plusieurs salles comme dans le musée matériel. Le spectateur a donc la sensation d’être physiquement présent et regarde à sa guise les informations qui lui plaisent. Libre à lui de prendre le temps de déambuler dans la galerie ou au contraire de faire une visite en accélérer. 

Feuille de salle et cartels de l’exposition Ressentir

La visite virtuelle permet une contemplation différente de celle que l’on aurait pu avoir dans le musée. En effet, la technologie permet le zoom sur l’oeuvre. En plus d’avoir une vue d’ensemble sur les oeuvres exposées, il est donc  possible d’observer de près les détails. Ce qui nous serait impossible dans la réalité car il est interdit de trop s’approcher des oeuvres. En ce qui concerne les explications, la médiation a été pensée de façon simple et concise avec des cartels explicatifs et des feuilles de salle à l’entrée de chaque exposition. Ici, rien de bien différent de la visite matérielle. Néanmoins, certaines oeuvres disposent de point de couleur permettant d’avoir accès à des informations supplémentaires : 

Le point vert donne accès à une explication texte détaillée. 
Le point Bleu clair à une explication vidéo réalisé par le musée. La vidéo dure une dizaine de minutes et présente brièvement la vie de l’artiste, ses oeuvres puis entrent dans l’analyse du tableau présenté. 
Enfin le point bleu foncé présente une vidéo explicative sous la forme d’un échange entre des personnes amatrices et une médiatrice. Ainsi nous avons une analyse de l’oeuvre construite par une interaction entre visiteurs et connaisseur. Cette échange que nous visualisons permet de recréer l’expérience collective et vivante d’une visite au musée. Depuis notre salon nous pouvons avoir la sensation de ne pas contempler seul les collections.  

Pour les débutants en informatique pas de panique l’exposition vous est tout aussi simple d’accès. En effet, cela reste très intuitif. Lorsque l’on pose la souris sur le sol, des petits ronds apparaissent indiquant que l’on va se déplacer. Ensuite il suffit juste de cliquer et maintenir enfoncer pour déplacer notre champ de vision dans l’espace. Enfin, on clique sur l’oeuvre et l’on se retrouve pile en face de cette dernière.

Il vous faudra certes un petit temps d’adaptation pour réussir à manipuler correctement les déplacements mais ce n’est pas pour autant qu’il faille jeter son ordinateur par la fenêtre car le jeu en vaut la chandelle. 
C’est un pari réussi que nous offre le MNBAQ. Pas besoin de voler jusqu’au Quebec pour voir les oeuvres du pavillon Gérard-Morisset, un clic suffit !
De plus, pour notre plus grand plaisir, le musée travail déjà à la poursuite des modélisations et autres expériences virtuelles de visite pour le reste de leur collections.

 » On aimerait pouvoir en faire plus, mais pour les autres salles on a des soucis au niveau des droits d’auteurs. Le musée réfléchit à la possibilité d’offrir dans l’avenir des visites en direct de certaines autres salles ou des entrevues avec des conservateurs ou historiens de l’art. »

Marie-Hélène Raymond, coordonnatrice de la stratégie numérique au Musée national des beaux-arts du Québec. 

C’est une évasion agréable pensée entièrement pour le public. En effet, de la conception numérique à la conception de l’exposition tout a été imaginé pour rendre l’expérience du spectateur plus vrai que nature. Alors adepte ou non du musée, il ne vous reste plus qu’à vous installez confortablement, sortir votre ordinateur, vérifiez votre connexion wifi et tenter l’expérience en cliquant sur ce lien : https://www.mnbaq.org/exposition/ressentir-1274