La visite virtuelle colorée du street artiste Cyril Kongo.

Aaah, le confinement… Ou devrais-je dire les confinements. Période compliquée pour le monde de l’art, le plaisir de déambuler dans un musée, une exposition, assister à un concert et j’en passe. Sous la contrainte de trouver des alternatives pour faire vivre le monde culturel, le numérique nous sauve.

Après avoir accueilli l’exposition de Cyril Kongo du 20 décembre 2019 au 20 mars 2020, La Grande Arche à Paris a proposé, à la suite de l’annonce du premier confinement, de mettre en ligne l’exposition sous forme de visite virtuelle grâce au site MPEmbed.

Contrairement à d’autres expositions virtuelles, celle-ci nous plonge dans les vrais locaux de l’exposition. Comme si on y était… ou presque. Après avoir assimilé le dispositif sur ordinateur ou smartphone, l’exposition s’offre à nous…

Cyril Kongo est un artiste étonnant et passionnant. Il puise son inspiration dans des domaines qui paraissent très éloignés du monde du street art : l’Histoire, la physique quantique, l’Egypte ancienne, des artistes tels que Charles Baudelaire, Claude Monnet… Il est considéré aujourd’hui comme un visionnaire, qui a su casser les codes pour mieux les reconstruire à travers son regard contemporain et avant-gardiste. Il arrive à trouver des similitudes entre son domaine et son école de travail, le graffiti, et l’impressionnisme par exemple.

Pour l’artiste, le graffiti est un moyen de s’exprimer. Il a mis 25 ans avant de quitter la rue et peindre sur toile. Rempli d’appréhensions, il lui a fallu du temps et du courage pour oser changer de support. Ses premières expositions l’ont transporté. Il est retourné à l’école des Beaux-Arts, pour y apprendre comment créer des œuvres pour qu’elles passent de générations en générations, car la grande différence entre le graffiti et la peinture en atelier, c’est la recherche de pérennité dans son travail.

Cyril Kongo en collaboration avec Chanel

Son travail va être mis en lumière grâce à ses collaborations avec le monde du luxe (Atelier Victor, Chanel, Hermès, Richard Mille, La Cornue…). Cela va également être un moyen de mélanger son univers très particulier avec d’autres univers, liés au travail de la main et de l’humanité (émaillerie, cristal, soie, horlogerie, maroquinerie…). Lier les savoir-faire de l’humanité est pour lui une notion très importante. Il va s’emparer de codes connus de tous, et les décliner à travers sa propre identité.

Cyril Kongo, longtemps considéré comme un vandale, est fier de présenter ses œuvres à travers des univers qui paraissent totalement paradoxaux au sien. Il adore aller à la rencontre de gens passionnés dans leur discipline.


J’ai adoré cette exposition et découvrir cet artiste. L’exposition est bien fait, certaines œuvres proposent, en un simple clic, des vidéos explicatives avec les étapes de fabrication de l’œuvre, les chemins de pensée, les collaborations, des interviews… Sur certaines vidéos on le voit parler directement devant ses œuvres, en tant que médiateur pour les expliquer au public. Le numérique permet ici une certaine proximité. Il est parfois possible de zoomer sur le cartel mais pas sur tous, il manque donc quelques informations, ce qui m’a parfois dérangée.

Même si le numérique permet des choses incroyables, on aimerait s’approcher, approcher notre regard pour mieux voir les matières utilisées, le travail manuel de l’artiste…

Exposition disponible à l’adresse suivante