Love me tender : ce que les ondes ont à dire

Ce week-end du 13 et 14 février a eu lieu la dixième édition de Love me tender, un marathon radiophonique à écouter sur une poignée de radios locales et en direct de notre chère Cave Poésie toulousaine.

Love me tender c’est 24h de lecture de lettres d’amour, un rendez-vous annuel avec des mots qui transportent, célèbrent, sondent et agitent les sentiments amoureux. Ce sont les voix de comédien.ne.s, muscien.ne.s mais aussi les nôtres car le micro nous est tendu. Les mots d’amour s’échappent discrètement des tiroirs et des boîtes enfouies pour être diffusés en ondes sonores.

La culture en deuil

En novembre dernier, la Cave Poésie a diffusé une lettre « pour l’ouverture immédiate, non négociable et radicale des lieux de culture ! ». Elle prend le parti de ne pas attendre une autorisation gouvernementale, qui tarde décidément à venir, pour rester en vie et se réinventer.
Love me tender est l’un des rares événements où les artistes sont accueilli.e.s sur place. Durant le couvre-feu, ce sont des archives sonores des éditions précédentes qui prennent le relais. Travailler avec ces archives permet de se réapproprier les contraintes sanitaires et de célébrer cette édition anniversaire.

Bannière issue de la page Facebook de la Cave Poésie René-Gouzenne, publiée le 25 janvier 2021.

L’amour du participatif

L’identité de l’événement « Love me tender » repose sur sa dimension participative. La programmation est construite selon une alternance entre lectures de professionnel.le.s et lectures d’amateurices.

Image utilisée par la Cave Poésie pour la communication de l’événement Love me tender (édition 2019).

Avant l’événement, la Cave Po’ collecte de nombreux « coups de foudre », courtes déclarations d’amour libre. Quiconque peut concevoir, enregistrer et envoyer sa capsule sonore d’une durée de cinq minutes. Performances et coups de foudres s’entrelacent et donnent à nos oreilles une riche diversité de voix et de formes sonores.

En parallèle, on trouve une modalité de médiation plus directe et spontanée : le « téléphone rose ». Pendant les 24 heures, il est possible de laisser un SMS ou un message vocal pour déclarer des flammes à nos amours (mais aussi aux lieux de culture tels que Mix’Art Myrys, comme le suggère Yann Valade, directeur de la Cave Po’). Le téléphone rose allonge le fil du micro et augmente les possibilités d’écoute des autres (les itinérant.e.s, les non-toulousain.e.s mais aussi les timides ou allergiques à la scène).

Enfin, il est intéressant de mettre en lumière la longue collaboration entre la Cave Po’ et la compagnie de théâtre « La Boutique des Solidarités ». La Boutique est un espace d’accueil de jour destiné aux adultes en situation de précarité, situé à Saint-Cyprien. Parmi les services mis en place il y a des ateliers culturels. Ce week-end nous avons pu entendre les poèmes écrits ou interprétés par les membres de la compagnie.

En quelques mots

En multipliant ses propositions de participation, la Cave Po’ arrive à rassembler au sein du même événement des cercles sociaux très hétérogènes. Love me tender incite la création amatrice en la plaçant au centre de sa programmation et en lui ouvrant un canal de diffusion radiophonique considérable.

>> Pour écouter la bande annonce de l’événement et les éditions précédentes : http://www.cave-poesie.com/love-me-tender-2/