La Nuit du Cirque Numérique
Cette année La Nuit du Cirque sera numérique ou ne sera pas. Du 13 au 15 novembre, des artistes circassien.nes de la France entière se retrouvent sur une plateforme pour partager leur passion le temps d’un week-end. L’événement s’adapte à la situation sanitaire et rend accessible à toutes et tous des spectacles de cirque de création. Nous avons la chance de pouvoir assister à une programmation foisonnante chaque soir, à partir de 21h, depuis notre canapé.
Le « nouveau cirque » à l’honneur
Le cirque est un art qui s’est réinventé au cours des dernières années et qui se lie beaucoup à toutes les autres formes de spectacle vivant. Profondément ancré dans la pratique de la scène, les frontières entre cirque, théâtre et danse sont fines. Ces disciplines communiquent et se nourrissent les unes des autres. C’est ainsi qu’a été pensée cette révolution circassienne. Loin de l’image traditionnelle du chapiteau et des acrobaties spectaculaires, le nouveau cirque est aujourd’hui à la croisée des arts où il puise inspirations et sens. C’est dans ce contexte artistique que La nuit du cirque s’empare du numérique pour nous transmettre sa passion. Avec ingéniosité et finesse, les acteurs de cet événement combinent outils numériques et arts vivants pour un résultat empli de poésie.
Une soirée d’ouverture haute en couleurs
Vendredi 13 novembre à 21 heure, la soirée de lancement de La nuit du cirque a lieu, présentée par Gwenn Buczkowski, Bambou Monnet, Victor Hollebecq, Emma Verbeke et Arthur Amouroux. Ces cinq artistes donnent le ton de la soirée ; l’humour et la légèreté sont à l’honneur afin de décompresser après une longue semaine. La soirée est un mélange de découvertes et de rires. Ils nous ont dévoilé quelques créations circassiennes en cours, telles que Contre-temps de la compagnie SID, Cadavre exquis de la compagnie Ama ou encore Robert n’a pas de paillettes d’Arthur Sidoroff et Thomas Caillou, par le biais de teasers chargés d’émotions. Nous avons également eu la chance d’aller de l’autre côté de la scène, de voir les coulisses, les entraînements et les chutes. Si le but de cette soirée était de nous donner envie d’aller au théâtre c’est réussi.
Un samedi soir poétique et engagé
Samedi 14 novembre, on nous dévoile plus de contenus artistiques. La nuit du Cirque numérique s’associe à l’événement Le Mans fait son cirque pour nous proposer la web TV « Les Nuits du Cirque improvisées – Plus Libre ! ». Cette soirée est aussi retransmise sur la chaîne de télévision viàLMtv Sarthe, en plus des canaux habituels (live Facebook et direct sur le site de l’événement ). Johan Swartvagher et Samantha Lopez sont les présentateur.ices de cette émission et ponctuent la soirée par leurs performances engagées et philosophiques. En direct de la cité du Cirque du Mans, pendant trois heures, les spectacles se sont enchaînés, entrecoupés de rencontres avec des artistes et des acteur.ices de la culture. Le premier spectacle présenté était Yin zéro de la compagnie Monad : un spectacle tout en poésie de jonglage derviche. Ensuite ce fût au tour de la parade nuptiale jonglée de Fabrizio Solinas (Little Garden : Safari Experience). Ces deux spectacles ont été enregistrés au cœur du musée de Tessé entre les tableaux et les pièces de collection. La soirée s’est ensuite poursuivie avec la compagnie La Triochka et leur trio acrobatique : Top Down. Enfin, pour conclure la soirée, la cité du cirque a accueilli sur le plateau un concert surprise du groupe de psyché désorientale, Taxi Kebab.
Une balle dans le pied: la place du numérique dans le spectacle vivant
Pour cette dernière soirée, Pauline Dau et Mathieu Despoisse, circassien.nes, nous offre une réflexion sur la place du numérique dans le spectacle vivant avec leur film Une balle dans le pied. Ce film a été tourné et monté entre le 10 et le 14 novembre 2020. Tout commence par le texte et l’idée originale de Sébastien Le Guen de la compagnie Lonely Circus, « Écran noir pour La nuit du Cirque ». C’est une drôle manière de conclure La Nuit du Cirque, en questionnant la légitimité de cette version numérique. C’est une conclusion intéressante qui nous permet de réfléchir au contexte actuel de la culture et à notre manière à tous de nous réapproprier les arts vivants pour qu’ils continuent à vivre.