Justice rendue pour Nojoom, mariée de force à 10 ans

Le mercredi 15 janvier 2020 le cinéma ABC diffuse « Moi Nojoom, 10 ans divorcée », dans le cadre du Festival cinéma et droits de l’homme 2020, organisé par Médecins Du Monde.
Cette 3ème édition, se déroule du 11 au 26 janvier à Toulouse et sa région.

Au programme, 2 expos, 15 films et de nombreux intervenants. Autour des thèmes de la discrimination, des droits des femmes, droits des enfants, des migrants, des minorités, de la violences, des ventes d’armes, etc.

Et parce que l’espoir d’un monde meilleur reste notre préoccupation, nous vous proposons aussi de l’évoquer par le rêve, la réconciliation ou notre avenir commun sur une planète menacée

Medecins du monde

Ce film bouleversant, est inspiré du best seller et autobiographie « Moi Nojoud, 10 ans, divorcée » écrit par Nojoud Ali.

Nojoom naît dans un petit village dans une montagne du Yemen. Quand elle a 10 ans, sa famille décide de partir sur la capital à Sanaa. Son père la marie quelques jours plus tard à un homme plus âgé qu’elle, qui habite loin de la ville.

Ainsi, à seulement 10 ans, alors qu’elle jouait à la marelle avec ses copines la veille, Nojoom est déjà l’épouse d’un homme qu’elle ne connaît pas. Elle va vivre loin de sa famille, va être forcé à travailler aux champs et va être violée chaque soir par son mari.

Dans le désespoir, Nojoom se laisse mourir de tristesse. Son mari énervé par sa « non-cooperation » la ramène a sa famille. Nojoom supplie sa famille de la récupérer mais cette dernière refuse car cela salirait l’honneur de la famille.

Nojoom s’enfuit au tribunal, demande le divorce, et porte plainte contre son mari et son père.

Bien qu’il n’y ait aucune loi contre les mariages précoces aux Yémen (et toujours pas actuellement), Nojoom obtient gains de cause. Cette histoire a été rendue public en 2009.

Séquences du film

Ce film soulève de nombreux problèmes sociaux présents au Yemen : L’esclavage des enfants, les mariages forcés, les mariages précoces, les grossesses précoces, les viols, le poids des traditions, de la religion, l’oppression sociale, le khat.

Bande annonce officielle

Ce film m’a partagé entre colère et impuissance. Impuissance générale face au poids des traditions de ces cultures tribales toujours bien présentes, et qui enferment ces peuples à cause des oppressions sociales qu’elles engendrent. Dans le film on ressent bien que le père et le mari, ne comprennent pas ce qui leur a été reproché. « Tout le monde fait ça, personne ne dit rien » ; « si on fait autrement notre famille est déshonorée ». En colère contre l’insensibilité des humains face aux pires atrocités. En colère contre l’indifférence des politiques et de la justice qui laissent ces agissement impunis et légaux.

Quelques chiffres

  • Selon les dernières données de l’UNICEF, 12 millions de filles seraient mariées pendant leur enfance chaque année dans le monde

  • Chaque jour, 20 000 adolescentes accouchent

  • Chaque année, 70 000 adolescentes meurent des suites de complications de la grossesse et de l’accouchement
  • Chaque année, 3,2 millions d’adolescentes subissent des avortements dangereux

En savoir plus sur les « mères-enfants » : https://www.cameleon-association.org/wp-content/uploads/2018/04/2013-La-mere-enfant_Face-aux-defis-de-la-grossesse-chez-ladolescente-BD.pdf

Programme du festival cinéma et droits de l’homme 2020 : https://www.medecinsdumonde.org/sites/default/files/fcdh2020_programme_398x398mm_DEF_web.pdf