Les 30 ans du Centre de Transcription et d’Edition en Braille à Toulouse!
A l’occasion des 30 ans : un grand événement à la Cité de l’Espace !
Afin de fêter les 30 glorieuses années du Centre de Transcription et d’Edition en Braille, l’établissement a décidé d’organiser un grand événement à la Cité de l’Espace sur deux jours.
Petit rappel sur l’établissement du Cteb
La création et ses origines
En 1966, Monique Truquet, ingénieure de recherche à l’Université Paul-Sabatier de notre chère ville de Toulouse terminait la mise au point d’un logiciel permettant la transcription du Français en Braille intégral et abrégé.
En 1976, ayant obtenu un prix pour ses recherches, Monique Truquet a pu faire réaliser le premier appareil Braille par la société SAGEM. Jean-Claude Martin, président de l’Université Paul-Sabatier lui a alors permis de tester son logiciel en produisant des documents en braille pour les étudiants.
Pour faire face à la demande croissante de transcription et d’édition en braille (notamment des banques à cette époque), Monique Truquet réfléchit alors à la création d’un centre de transcription sortant du cadre de l’Université.
C’est ainsi qu’en 1982, les statuts de l’association du Centre de Transcription et d’Édition en Braille furent ainsi déposés à la préfecture de Toulouse.
En 1989, le Cteb situé à Borderouge put démarrer et développer son activité sous la direction de Tiziane Mendoza, spécialiste de la transcription de documents en braille.
Un coup de pouce
Cette création n’aurait sans doute pas été possible sans l’aide de moyens financiers et matériels.
À cet égard, le Cteb remercie notamment : le ministère de la Culture, le ministère de l’Éducation Nationale, la Fondation Mérieux, le CEFOND (Association des Banques de France), la Fondation de France et Dominique Baudis, alors maire de Toulouse, qui mit un local de 300 m² à disposition du Cteb.
Petit rappel sur ce qu’est le braille
Le braille (prononcé en phonétique française : [bʁaj] ) est un système d’écriture tactile à points saillants, à l’usage des personnes aveugles ou fortement malvoyantes.
Le système porte le nom de son inventeur, le français Louis Braille (1809-1852) qui avait perdu la vue à la suite d’un accident.
Élève à l’Institution royale des jeunes aveugles, il modifie et perfectionne le code Barbier. En 1829 paraît le premier exposé de sa méthode.
En braille standard, un caractère est représenté dans une matrice de six points sur deux colonnes, chaque caractère étant formé par un à six points en relief.
Un document qui n’est pas écrit en braille et qui n’est donc pas lisible par un aveugle est dit « en noir » ou « noir ».
La journée du 22 novembre :
sous le signe du partage !
Une matinée pour apprendre et échanger :
Ayant été invitée par l’association Unis-cité à participer à l’organisation et aux activités de la journée, le réveil fut difficile car la journée commença tôt !
A 8h30, c’était l’arrivée des participant.e.s de la journée qui s’annonce chargée.
Une fois la présentation commune faite, il était temps d’accompagner les personnes voyantes et malvoyantes vers l’hôtel où elles allaient passer la nuit.
Le matin était prévue une conférence sur le braille et plus largement sur l’accessibilité aux personnes malvoyantes. Elle dura deux heures environ, de 9h15 à 11h30. La conférence était réalisée avec la présence de la directrice de l’établissement, des partenaires mais aussi des nombreux intervenants : directrices et directeurs de structures diverses proposant du braille. Un débat fut permis à la suite d’un tas d’information avec les personnes concernées et/ou des membres de la famille. L’échange fut éducatif, bienveillant et empreint de volonté à rendre la richesse et l’intérêt aux thèmes abordés, sur la culture et son accessibilité aux personnes souffrantes de déficiences visuelles.
Un midi pour se reposer et apprendre à se connaître :
A la suite de la conférence, l’accompagnement jusqu’au restaurant l’ASTRONAUTE de la Cité de l’Espace se fit avec une succincte explication des lieux lors du trajet.
Le repas fut gourmand et l’ambiance chaleureuse.
Un après-midi avec humour et sympathie :
L’après-midi était consacrée à un show humoristique par l’artiste BIEN VU MIRO, le spectacle reposé sur de l’autodérision et des situations vécues par les concerné.e.s, un franc succès !
Un soir qui clôture la journée en beauté :
Le festif autant que l’éducatif était à l’honneur en cette journée. Et comme elle fut éprouvante, il fallait bien se récompenser le soir! Quoi de mieux qu’un repas ayant pour thème la dégustation de vin en accords avec différents plat ?!
Pour se faire, la privatisation d’un restaurant très chic était de rigueur.
La dégustation vin/plats fut réalisée à l’aveugle, des personnes avec des déficiences visuelles et des personnes voyantes (avec bandeaux du coup) étaient présentes.
Le service était assuré par l’équipe d’Unis-cité. Au menu : vin blanc, vin rosé, vin rouge servis et complétés par des toasts de saumon, des petits burgers, des moules ainsi que divers gâteaux en dessert.
Tout l’intérêt de l’expérience reposait sur le fait de reconnaître les goûts, saveurs, arômes et mélanges sans y voir !
Un ressenti en demi-teinte
La journée était si bien organisée que les personnes malvoyantes ont confié n’avoir eu aucun effort supplémentaire à fournir tant l’accessibilité aux lieux, aux documents, aux différentes structures étaient pensés pour toutes et tous. De mon ressenti, l’accompagnement était rigoureux et j’ai remarqué une grande aisance et autonomie à repérer les informations et les trier, alors que nous avions du mal à nous repérer dans le si grand lieu qu’est la Cité de l’Espace. Une vieille dame m’a confiée que pour éviter des obstacles tant physiques que d’accessibilité, bon nombre de personnes étudiaient chez elles les lieux en repérant les endroits plus commodes ou les « bons plans ». Il était important avec cet événement de se rendre compte que n’importe quel handicap exigeait des tas d’efforts comme se renseigner préalablement et prévoir afin d’aller au bout de l’objectif, chose à laquelle une personne dite valide n’a pas à faire. Se rendre compte que tout n’est pas simple pour tout le monde et favoriser l’accessibilité était le point majeur de cette journée. Malheureusement pour elles, certaines personnes n’ont pas daigné jouer le jeu, par exemple en ne désirant pas mettre le bandeau lors de la dégustation à l’aveugle, ce qui était le principe-même de l’activité…
En tout cas, cette journée fut placée sous le beau signe de la culture mais surtout de l’humanité !