« De la disparition des anges » à la Fabrique

© Laura Quéré

Hâshim Cabrera, artiste espagnol, a proposé une quarantaine de peintures acryliques sur toile ou papier, dans le cadre de l’exposition Mâqamât/Stations de la Fondation Rafael Botí (Cordoue) en 2019.
Le CIAM / Secteur Cultures du Monde de l’Université Jean Jaurès de Toulouse en a choisi quelques unes pour nous proposer l’exposition « De la disparition des anges » dans la salle d’exposition Le Cube de la Fabrique, du 10 janvier au 14 février 2020.

En entrant dans cette salle pure, dotée de grands murs et d’un sol blancs, on s’y sent petit. Des peintures de différentes tailles nous font face. Les couleurs nous interpellent. Principalement du bleu, du vert, du orange, du rouge, du noir et du blanc. En s’approchant, on remarque que tous les tableaux présentés sont des peintures acryliques sur toile. Les seules choses différentes sont la forme et les dimensions de ces tableaux.
Les tableaux sont faits de formes géométriques : des carrés, rectangles, arrondis, quadrillages… et les couleurs ne sont majoritairement pas plus de 3 représentées par tableau.
Au fond de la salle d’exposition, une pièce sombre, avec les murs et le sol noirs nous ouvre ses portes. Dedans il y a 5 œuvres. Une grande de 4 mètres, deux peintures acryliques sur papier et deux peintures acryliques sur toile. Les mêmes couleurs, les mêmes formes. L’ambiance générale de la pièce étant différente, le ressenti l’est aussi.

« Mâqamât », titre de la première exposition, signifie « stations » en arabe. Lieux où l’on s’arrête pour accéder à un degré d’élévation supérieur de l’esprit. L’artiste nous propose donc de s’arrêter devant chaque œuvre, afin de vivre une expérience subjective de la vision de ces couleurs, esthétiquement, mais aussi spirituellement. La couleur à travers son travail devient l’élément central.

L’exposition d’Hâshim Cabrera s’inscrit dans la volonté de renforcer le maillon Espagne-Maghreb, un des plus solides dans la chaîne historique de l’espace euro-méditerranéen

Mohammed Habib Samrakandi (directeur et membre fondateur de la revue « Horizons Maghrébins »

Hâshim Cabrera va utiliser une peinture épaisse, il va frotter la toile avec des pinceaux durs et secs, jusqu’à saturation des particules de pigments. On peut d’ailleurs remarquer des imperfections quand on s’approche, on voit les traits de pinceau, des espaces qui ne sont pas peints, des irrégularités, tout en ne dépassant pas les limitations géométriques.

Les titres de ses œuvres sont principalement des mots en espagnol. Les mots choisis sont très connotés, mais parfois très abstraits. Ce côté abstrait, l’artiste le recherche et le défend.


La Fabrique, située à l’entrée de l’Université Jean Jaurès, est un espace gratuit, en accès libre. A l’entrée de l’exposition, deux étudiants m’ont accueillie très gentiment. A la fin de ma visite, ils m’ont proposée de m’expliquer un peu plus en détail l’exposition et les intentions de l’artiste, son parcours. Les étudiants sont présents sous forme de ronde, pour qu’il y est généralement tout le temps quelqu’un pour accueillir le public. Ceux que j’ai rencontrés sont respectivement en Documentation et Sciences du langage, et ont choisi une option qui leur permet de travailler sur le lieu de l’exposition. Ils connaissent bien le sujet et c’est une bonne chose pour en apprendre davantage sur les expositions présentes.