“Viva la vulva” : un cabaret drôle et empouvoirant pour lever le voile sur le sexe dit féminin
Le collectif Cocktail est passé à l’Université Toulouse Jean Jaurès pour nous présenter “Viva la vulva”, le premier épisode du cabaret Chez Germaine. Dans ce spectacle haut en couleurs du collectif toulousain, les personnages nous amènent à lever les tabous et à briser les idées reçues en découvrant le sexe dit féminin de manière inédite. Nous avons assisté à la représentation du 9 février 2022 au Tiers-lieu situé au rez-de-chaussée du bâtiment Olympe de Gouges.
Un cabaret théâtral et musical pour amener avec humour le sujet de la sexualité
Le Collectif Cocktail est le fruit du travail d’une metteuse en scène (Claire Balerdi) et de deux comédiennes (Claire Massol et Julie Castel-Jordy). Claire Balerdi a réalisé, après la naissance de son premier enfant, que son sexe était devenu public : sans cesse examiné, manipulé et elle a constaté que, comme beaucoup de femmes, elle n’avait qu’une connaissance très limitée son sexe. C’est dans cette idée de conquête de son anatomie, de force et de sororité qu’elle décide de monter le Cabaret Germaine. Elle fait appel à Claire Massol et Julie Castel-Jordy pour réaliser ce projet, amené au public par le sous-titre “féministe et gourmand”. Le cabaret est pensé en quatre épisodes, le premier auquel nous avons pu assister, “Viva la vulva !” (créé en 2021), puis “Ça va saigner” (2022) et plus tard viendront “Orgasme où es-tu?” et “Une brioche dans le four”. On imagine donc différentes pièces qui s’articulent autour des injonctions et des tabous autour de la féminité.
Pour ce premier épisode, nous avons affaire à deux ménagères, débraillées et clownesques : elles portent des maillots de foot, du rouge à lèvres et des perruques, et se prénomment toutes deux “Germaine”. Tout au long du spectacle, elles s’appuient sur diverses œuvres et divers ouvrages, comme les bandes dessinées de Liv Stromquist ou le célèbre tableau L’Origine du monde de Gustave Courbet. Elles incarnent différents personnages historiques, comme Françoise Dolto et Jean-Paul Sarte pour nous raconter le sexe féminin, de son fonctionnement à sa représentation.

Elles s’emparent des codes du cabaret en chantant, dansant et criant. Le décor est assez minimaliste : deux tables à repasser, un clavier, et des accessoires qu’elles brandissent pour illustrer leur propos. En effet, beaucoup d’objets sont convoqués sur scènes, des reproductions d’œuvres ou encore une copie du dessin qui est censé représenter les humains, laissé dans une capsule par la NASA à destination des extraterrestres. Ces monstrations rendent l’approche très pédagogique et nous accompagnent tout au long de la pièce pour nous assurer une totale compréhension de leur propos.
Intégrer le public au spectacle à travers la voix et le dessin
La représentation ayant eu lieu à l’université, le public était majoritairement composé d’étudiant.es et de personnes en lien avec ce milieu. Le spectacle était classé “tout public” à partir de 12 ans mais dans la salle il y avait quelques enfants plus jeunes qui ont semblé apprécier le spectacle et sa dimension participative et comique.
En effet, le spectacle se veut participatif et accessible à travers différents dispositifs. A notre arrivée dans la salle, nous avions quelques feutres et crayons ainsi qu’une feuille sur nos chaises et nous avons été invité.es à dessiner une vulve au cours du spectacle. Les dessins ont ensuite été ramassés par les deux Germaine pour être montrés et intégrés à la pièce. Il y avait également des moments de questions / réponses entre les spectateurs et les actrices et une chanson à laquelle nous avons participé.


La pièce était très accessible pour les publics puisqu’il y avait beaucoup de vulgarisation, notamment sur les théories de genre. Le fait de montrer tous les sujets abordés avec des schémas et des reproductions facilite aussi la compréhension. L’humour et les chansons du cabaret servent la vulgarisation et l’accessibilité du texte en optant pour des phrases drôles, simples et impactantes. Les chants étaient d’ailleurs des réécritures d’airs connus du grand public.
Enfin, les spectateur.rices qui souhaitaient continuer à explorer ces thèmes pouvaient participer à des ateliers gratuits mis en place autour du spectacle. Un stage radio de 2 jours était proposé les 19 et 20 février sur le thème du cycle menstruel.
Pauline Thollet et Marianne Paillard
Ressources :
Page Instagram du Collectif Cocktail : https://www.instagram.com/collectif_cocktail/
Page Facebook du Collectif Cocktail : https://www.facebook.com/collectifcocktail/
Site Internet du cabaret Chez Germaine : https://www.chez-germaine.fr/