Visite virtuelle de Wisigoths – Rois de Toulouse du musée Saint-Raymond

L’exposition Wisigoths, Rois de Toulouse s’est déroulée au musée Saint-Raymond en 2020. Si je n’ai donc pu la visiter en réel, j’ai tout de même pu la voir de façon virtuelle via le site internet du musée.

Une exposition qui nous emmène à la découverte du peuple wisigoth

L’exposition se déroule à travers un parcours chronologique qui retrace l’histoire d’une population souvent méconnue : les Wisigoths. L’objectif est de nous faire connaitre ce peuple, en comprenant d’où il vient, comment il est apparu et comment il a évolué pour finir par sa disparition.

Le parcours commence par une introduction et enchaîne avec cinq sections. La première présentait les origines des Wisigoths, puis les Wisigoths dans l’Empire, le Royaume de Toulouse, une découverte exceptionnelle et finalement la chute du Royaume.

Nous parcourons des couloirs sur les murs desquels sont inscrits des textes informatifs. ces textes ne s’arrêtent pas à une description historique de faits. Ils nous comptent l’histoire des Wisigoths et, au-delà, reviennent sur le travail d’historien et d’architecte en montrant le cheminement d’une hypothèse par les découvertes. Ils reviennent aussi sur la représentation, souvent erronée, de populations. C’est le cas des Wisigoths qui sont originellement barbares – ce terme amène malheureusement souvent des associations stéréotypées. Les différents aspects de ce peuple sont ensuite dépeints : les conquêtes militaires qui les ont conduit à Toulouse, la politique, le quotidien, leur religion, leur culture, leur lien à celle d’autres populations et, on peut parfois être surpris ! Evidemment, certains personnages historiques qui ont marqué l’histoire des Wisigoths font l’objet d’une attention particulière. Des éléments contemporains sont aussi insérés avec de récentes découvertes mais aussi la représentation des Wisigoths dans des bandes dessinées.

Dans ce qui est exposé et qui accompagne les textes, on retrouve essentiellement des objets. Ils peuvent être représentatifs d’un quotidien comme des peignes, des bols, des colliers, des éléments de décorations… Mais, ils peuvent aussi présenter des équipements militaires ou bien la politique d’un temps avec un livre sur le droit romain. Concernant l’art, il y a plusieurs sculptures qui se trouvaient dans des villas habitées par des Wisigoths. On trouve aussi des cranes wisigoths ainsi qu’un fragment funéraire et un cercueil. Les légendes qui habillent ces objets livrent des renseignements multiples, à la fois sur l’objet exposé mais également sur le contexte, le lieu de trouvaille, les reconstitutions historiques, les hypothèses… Il y avait une vidéo de fouilles archéologiques qui nous emmène sur le terrain de la découverte d’un espace de travail du fer et de ses objets.

Une visite virtuelle qui immerge le public dans l’exposition

J’ai visité l’exposition Wisigoths, Rois de Toulouse de façon virtuelle. Cette version numérique est d’un grand réalisme, elle nous immerge dans le musée où nous pouvons avancer pas à pas grâce aux outils mis en place. L’utilisation est simple : pour se déplacer, il suffit d’appuyer sur les cercles lumineux qui se trouvent sur le sol. Ils rapprochent le visiteur d’une nouvelle information. Une fois qu’on y est, on peut zoomer sur les textes informatifs pour les lire. Pour les objets divers exposés dans le musée, il y a la possibilité de les zoomer (comme tout dans l’exposition) mais aussi d’appuyer dessus et de les voir en photographie. Pour certains de ces objets et sculptures, il est possible de les regarder en 3D, de les faire tourner et ainsi de les voir sous différents angles, un avantage du virtuel puisque qu’en réalité, ils sont protégés. Il en est de même pour le Bréviaire d’Alaric, « compilation de droit romain » dont on peut tourner les pages du livre.

Une exposition pour tous les âges, en réel ou en numérique

Dans cette exposition, tout est pensé pour un public divers, que ce soit en réel ou de façon numérique. En effet, deux parcours sont proposés, un pour les adultes et un pour le jeune public. Celui pour le jeune public se matérialise par des textes simplifiés et plus brefs. On le retrouve facilement par sa couleur cuivrée et son indication « parcours jeune public ». En virtuel, il est possible d’écouter ces informations en cliquant sur un petit symbole. Cette écoute est plaisante, la voix est vive et comique. Il y a aussi de la musique en arrière-fond et des des voix scénarisées qui illustrent ce qui est dit. Bien que cette fonctionnalité audio soit conçue pour un jeune public, je trouve que même les adultes peuvent l’écouter, notamment pour les légendes accolées aux objets exposés. De plus, je pense que cette exposition peut intéresser les passionnés des Wisigoths comme les novices !

La médiation culturelle est quant à elle absente de l’exposition. L’objectif de la visite étant de nous faire découvrir les Wisigoths par un parcours historique, celle-ci ne semble pas utile.

Mon avis sur cette exposition virtuelle

J’ai trouvé cette exposition intéressante. Au niveau du contenu, le parcours historique semble complet, il est percutant sans pour autant nous assaillir d’un surplus d’informations. J’ai apprécié la perspective archéologique qui nous permettait de comprendre comment s’appréhende les nouvelles découvertes archéologiques et plus précisément celles des Wisigoths. Pour les objets exposés, j’ai trouvé qu’ils étaient globalement intéressants puisque représentatifs des différents aspects de la vie des Wisigoths mais aussi de générations qui se sont succédées, ainsi que de l’influence de plusieurs pays et cultures. Malgré tout, certains objets quotidiens, bien qu’anciens, m’ont moins interessée que d’autres car plus basiques ; c’est le cas des bols par exemple.

Concernant l’aspect numérique de ma visite, j’étais intriguée par les expositions virtuelles dont j’avais entendu parler mais que je n’avais encore jamais visitée. J’ai été agréablement surprise du réalisme de l’immersion ! Par ailleurs, le virtuel permet d’avoir accès à plus de détails sur certains objets . Au sortir de l’exposition, il y a tout de même une frustration de ne plus pouvoir la voir en réel. Même si je trouve que cela ne remplace pas un temps dans un musée, une visite virtuelle reste une bonne alternative pour continuer à voir une exposition passée ou permettre à des gens éloignés d’institutions culturelles de les voir. Sans compter que dans l’ère de pandémie actuelle, cela peut s’avérer également très utile pour ne pas s’éloigner de la culture.