Prenez de la hauteur et plongez dans l’histoire maritime de Saint Tropez
En balade à Saint-Tropez, la visite de la Citadelle est un incontournable. Ayant connu plusieurs périodes de construction et de réaménagement, c’est au cœur de son donjon que vous trouverez le musée d’histoire maritime datant de 2013. Laurent Pavlidis, conservateur de ce musée, a choisi une scénographie ambitieuse pour décrire le quotidien d’hommes et de femmes qui façonnèrent au cours des siècles la ville d’aujourd’hui.
Unifier l’histoire maritime du Saint-Tropez du XVe siècle, à nos jours
Le choix du lieu, au-delà de son rapport à l’Histoire et de sa proximité avec la mer, met en valeur les collections des différentes activités maritimes. De par ses voûtes et son plafond bas, l’architecture ressemble de près à une cavité, nous donnant une visite plus immersive. Afin d’éviter une monotonie dans la présentation des douze salles, chacune d’elles propose une ambiance adaptée au thème présenté.
Le voyage commence au rez-de-chaussée où les salles nous racontent l’histoire de la mer, ses légendes et son économie. Le port de Saint-Tropez est mis à l’honneur ainsi que ses chantiers navals, et les différents secteurs économiques sont présentés. Dans la salle traitant des usines de câbles Gramont, la présence de photos rétro éclairées apporte une touche de modernité, attirant l’attention des jeunes spectateurs. On remarque également une présentation artistique et en hauteur des carnets d’Alexandre Gramont, permettant de les traiter de façon poétique et que l’on retrouvera aussi avec les coraux, dans la dernière salle.
Au premier étage, les grandes figures de l’histoire maritime tropézienne sur les murs sont mis à l’honneur. Mais ce qui impressionne, c’est la grande voile ainsi que les armes, de tailles réelles, au plafond, faisant référence à la marine de guerre, le grand cabotage et le commerce en Méditerranée et les voyages transocéaniques. La visite de ces salles se termine sur les cap-horniers et le temps des paquebots.
Après avoir traversés les époques passées, le public retrouve le temps présent en arrivant sur la terrasse, regardant la baie qui s’offre à eux au loin. Cela leur donne des clés de lecture sur la prochaine salle portant sur la plaisance et les régates. Cet espace est consacré aux maquettes de navires et le décor en acajou permet de continuer le lien avec les bateaux, nous faisant oublier l’espace d’un instant la tourelle.
En entrant dans la salle voisine, on se rend compte que Saint-Tropez est un haut lieu du motonautisme grâce aux objets exposés en lien avec les courses off-shore : photos, maquettes, combinaison, coupes… Sujet certes très moderne, mais toujours en corrélation avec le thème général du musée.
Le parcours de visite du musée se clôture au rez-de-chaussée avec une dernière salle consacrée à la pêche aux éponges et au corail. Ici, le choix scénographique a été d’évoquer le pont d’un bateau, avec son pécheur et des scaphandriers.
Un conservatoire de mémoire
Cette immersion de deux heures dans les murs du donjon m’a séduite par le mélange de l’intime et de l’histoire. Le fait de devoir passer par le musée pour accéder à la vue panoramique est astucieux puisqu’elle attire l’attention de tous les visiteurs, même ceux qui, comme moi, ne venaient pas pour cela au début. Un public jeune ou non-averti peu facilement se laisser embarquer par le récit qui est minutieusement décrit par les objets. De plus, les cartels sont accessibles et permettent de suivre l’évolution des marins de la cité sur toutes les mers du monde. Le projet n’est donc pas de faire de ce musée un lieu de nostalgie ou d’un passé uniquement glorieux. Le but est de montrer que les métiers marins sont difficiles, mais qu’également grâce à la mer, Saint-Tropez et ses habitants ont su bâtir leur identité et une histoire.
Alors, qu’attendez-vous pour la découvrir ?