Rencontre entre la japanimation et le piano aux concerts Candlelight de Fever à Toulouse.

Fever est une plateforme qui permet de découvrir les offres culturelles dans nos villes. Aux mois de février et mars à Toulouse, elle nous propose ses concerts Candlelight de musiques de dessins animés japonais, de Dragon Ball à Kimetsu no Yaiba, éclairés à la bougie. Ces représentations sont jouées par Eric Artz, pianiste concertiste, professeur de piano à l’école normale supérieure de Musique de Paris… et grand amateur de dessins animés japonais, aussi appelés « animes ».
Une nouvelle culture dans tous les milieux
La japanimation désigne l’ensemble des dessins animés et films d’animation d’origine japonaise. Elle a pris sa forme actuelle dans les années 1960, s’est diversifiée dans ses genres et ses bandes originales, et s’est ensuite diffusée à l’internationale dans les années 1980. Le monde entier a découvert ainsi les différents genres d’animes et films d’animation avec leurs bandes originales, aboutissant à la formation de communautés d’amateurs. Eric Artz, pianiste concertiste, fait également parti de ce cercle d’amateurs, n’hésitant pas à échanger avec le public. Pour autant, la japanimation ne suscite que peu d’intérêt dans le monde des pianistes. Qu’importe… Eric Artz a décidé d’être le premier à jouer officiellement des musiques d’animes au piano en France.
Une performance artistique à deux facettes
Il nous propose deux choses. D’abord il invite les amateurs à redécouvrir les musique d’animes, qui font leur force et leur identité, sous un autre angle, en direct. Ensuite, pour le spectateur qui ne connaît pas les animes, ce concert constitue une porte d’entrée dans cet univers via un instrument ou une pratique culturelle mieux connu(e) que celle de la japanimation.
© Florian Noirit © Florian Noirit
Du nostalgique à l’épique: un tourbillon d’émotions
Comme beaucoup de passionnés d’animation japonaise, Eric Artz propose de nombreuses références aux sonorités variées qui amènent de nombreuses émotions chez le spectateur. L’artiste nous fait écouter des compositions envoûtantes avec des classiques des films d’animation du studio Ghibli tel que Le Château dans le Ciel, Le Voyage de Chihiro, Princesse Momonoke et d’autres encore ; épiques avec le second générique d’ouverture de l’Attaque des Titans (Sasageyo) ; dramatiques avec la bande son Sadness and Sorrow de Naruto ; ou nostalgique avec le premier générique de One Piece (We Are) sorti en 1999 ou celui de Dragon Ball (Makafushigi Adventure!) diffusé en… 1986. Bien d’autres encore étaient au programme de cette représentation avec des animes plus ou moins récents qui ont eu un certain impact de part leurs bandes originales ou leurs génériques comme Fullmetal Alchemist Brotherhood, Shigatsu wa Kimi no Uso, Tokyo Ghoul ou Kimetsu no Yaiba. Pour le bonheur des amateurs, Eric Artz propose d’ajouter en dehors du programme, pour conclure, un blind-test de quelques animes connus comme Death Note, Hunter x Hunter ou Jujutsu Kaisen.
Générique de Dragon Ball © Toei AnimationGénérique de Kimetsu no Yaiba © Ufotable
Un concert réalisé par l’artiste… et les spectateurs !
Tout cela ne pouvait pas se terminer sans que l’artiste ne joue le premier générique de la série culte Pokemon qui a marqué toute une génération il y a 23 ans en France. Pour ce final haut en couleurs, Eric Artz est au piano et le public chante. Dès lors, les spectateurs sont devenus, pour cette fin de représentation, acteurs de celle-ci. Au-delà de venir assister à une performance artistique, ce concert est devenu un rassemblement d’amateurs d’animes et de musique, que ce soit l’artiste ou le spectateur.
Que peut-on en dire finalement ?
Il résulte de tout cela une excellente ambiance dans un très beau cadre, avec la multitude de bougies autour de l’artiste et de l’instrument qui magnifient la performance artistique. On peut toutefois noter que le cadre général reste plus sobre par rapport à ce qui a pu être proposé lors de concerts précédents comme en octobre 2021 à la Chapelle des Carmélites de Toulouse. Un point qui est probablement dû à des contraintes techniques.
Piano et pop-culture: une association pas du tout absurde
Nous assistons à ce concert à une réappropriation de la pop-culture japonaise via le piano, instrument associé dans la conscience collective à de grands compositeurs historiques (Ludwig van Beethoven, Wolfgang Amadeus Mozart…) en opposition à la pop-culture. Cette représentation nous montre que les mondes de la pop-culture et de la musique classique ne sont pas incompatibles, et nous contemplons à leur rencontre grâce à un artiste qui nous partage sa passion pour les deux.