Faire un film en 48h : pas une minute de plus pour réaliser un court-métrage de A à Z.
Un marathon International
Cette année, du 02 au 04 octobre 2021, comme chaque année depuis 5 ans, le concours international « 48 hours film project », faire un film en 48 h a eu lieu à Toulouse. Ce concours, comme son nom l’indique, consiste à réaliser un film – court métrage – en 48 h. En France, dix villes, pendant cinq week-ends au mois d’octobre et novembre, participent à ce festival. Toulouse et Paris ouvrent la danse cette année. Dans le monde, ce n’est pas moins de 65 villes qui participent.
À Toulouse, concourent 38 équipes. Elles comprennent des cadreurs, des scénaristes, des ingénieurs du son, des monteurs, des décorateurs, des chefs opérateurs… Amateurs, étudiants et professionnels. Tous, nous avons donné le temps d’un week-end nos idées, notre énergie et notre motivation afin de délivrer le dimanche à 19 h un film d’une durée comprise entre 4 et 7 minutes.
Top chrono
C’est donc le vendredi 02 octobre, à 18 h, tout impatients que nous nous installons devant la diffusion du live qui annoncera un genre pour chaque équipe et des éléments imposés. Car oui, contraintes il y a. D’abord le genre : faux-documentaire, drame, comédie, film musical, film social, road-movie, film de pote, passage à l’âge adulte, film d’horreur, film muet, … C’est au tirage au sort que l’on découvre quel sera le style de notre court-métrage. Puis, et c’est pour tout le monde pareil, des éléments sont annoncés. Cette année, il y aura pour personnage : Marlène ou Marc Thomas, influenceur·se, pour accessoire : une craie et pour ligne de dialogue : « Il n’y a pas de mot pour dire ce que vous êtes ». Et le compte à rebours est lancé !
Pour notre équipe, tout le monde se penche sur le scénario. Une fois l’idée trouvée, deux personnes s’attaquent aux dialogues pendant que les autres trouvent les costumes, les accessoires, les lieux de tournages… Aux premières lueurs du samedi, le tournage commence. Acteur·rices, cadreurs, preneur·ses de sons, chef opérateur·rice, tout le monde est prêt, connaît ses lignes, ses cadres, ses lumières… Et c’est sans répit qu’il faut donc enchaîner les plans et les séquences. Les monteur·ses peuvent récupérer au fur et à mesure les rushes, histoire de gagner un peu de temps. Mais c’est une autre nuit sans sommeil qui les attend pour faire passer, le dimanche matin, un film qui ait du sens à l’étalonneur·se et aux mixeur·ses son. Enfin, le film est fini, exporté et prêt à être envoyé le dimanche avant 19 h.
Projection sur grand écran
Dans le hall du Véo Muret La grande salle du Véo Muret bien remplie
Le 30 novembre 2021, à 17 h, c’est enfin l’heure de la projection et de la remise des prix. C’est au cinéma Véo Muret, partenaire des 48hfp, qu’a lieu la diffusion. Beaucoup d’équipes sont présentes, les organisateurs sont également là et peut-être un ou deux curieux. La salle est quand même presque pleine. S’enchaînent alors les 33 films arrivés jusqu’au bout du week-end. À 22 h, après 4 h de diffusion (effectuées en 2 séances) commence la remise des prix : meilleur placement d’accessoire et ligne de dialogue, meilleur scénario, meilleure réalisation, meilleure espoir féminin et masculin, meilleure actrice, meilleur acteur, meilleure image, meilleur son, prix du public, prix du cinéma Véo, et enfin 1er, 2e et 3e meilleur film.
En jeu : des bourses CNC talents, 200 euros de location de matériels et surtout une place en finale nationale à Paris où les 20 meilleurs films de toutes les villes de France seront en lice.
Finale à Paris… pour une place à la grande finale à Washington… puis peut-être à Cannes
forum des images la salle 500 du forum des images le jury qui s’apprête à remettre le prix du meilleur film
Le 08 janvier 2022 au forum des images à Paris se trouve donc la crème de la crème. L’événement, présidé par Olivier Dussausse, réunit en effet tous les gagnants de France dans une superbe salle en plein cœur de Châtelet. La projection est gratuite.
Le jury est notamment composé de Thomas Croisière, chroniqueur sur France Inter, Pauline Clément, comédienne pensionnaire de la comédie française, Juliette Tresanini, actrice, scénariste, réalisatrice et vidéaste, Irene Ismaïloff, actrice, Robin Barrière, réalisateur et monteur, Laurent Firode, auteur et réalisateur…
Le meilleur film remporte des objectifs photographiques et des billets d’avion pour assister à la grande finale à Washington pour le festival Filmapalooza où les 10 meilleurs films français sont sélectionnés. Les dix meilleurs films mondiaux sont ensuite sélectionnés pour une projection spéciale au festival de Cannes dans le cadre du Short Film Corner.
Nous découvrons ainsi, ce samedi 08 janvier après-midi, avec joie ou déception, les prix nationaux et la grande équipe gagnante française. Quelle frustration de voir ses films préférés repartir sans aucun prix… Mais le jury a voté.
Quelle organisation….
Ainsi s’achève l’événement français pour être transmis aux Américains. Il reviendra tout même en mai à Cannes pour une dernière grande diffusion.
Même si une participation aux « 48 hours film project » paraît simple, c’est un réel défi pour les organisateurs. Une plateforme : Cinéma48, a été mise en place pour déposer les films ainsi que toutes les autorisations de tournage, d’image… Des groupes WhatsApp ont vu le jour pour poser toutes les questions nécessaires pendant le week-end. Les réunions de début ont été organisées en live (elles étaient d’habitude en présentiel avant la pandémie.). Enfin, il faut faire des copies DCP (Digital Cinema Package) de tous les films pour qu’ils soient projetés en salle.
Cependant, les coûts de production sont à la charge des participants. L’inscription en France est de 96 euros (48 euros pour les étudiants). À cela, il faut rajouter 7 euros par personne pour assister à la projection au cinéma et aucun déplacement n’est défrayé. Si vous souhaitez participer aux 5 48hfp de France (si si c’est possible) ce sera donc à vos frais.
Alors, prêt·e à sauter le pas ?
