Magies et sorcelleries au Muséum !
L’exposition immersive Magies-Sorcelleries du Muséum de Toulouse et co-produite avec le Musée des Confluences de Lyon s’est déroulée du 19 mai 2021 au 02 janvier 2022 et nous entraîne dans un tour du monde et du temps des magies et sorcelleries !
Une immersion dans l’univers de la magie et de la sorcellerie !
L’exposition se déroule comme un parcours avec son sens propre. Tout commence par un exercice d’hypnose : On s’assoit face à une reproduction de loup et via le site internet du musée, on écoute et on suit les paroles d’une femme qui tente de nous hypnotiser. L’objectif est de nous immerger directement dans la thématique de la magie et de la sorcellerie et de voir en même temps si nous sommes réceptif.ves à cette pratique (pour ma part, je ne l’ai pas été). Après cela, nous parcourons des salles qui vont nous présenter différentes cultures de la sorcellerie dans le monde et à travers les époques. Cela se fait par différentes formes et mises en scènes. Nous voyons ainsi des représentations d’animaux qui sont associés à un imaginaire collectif de la magie et de la sorcellerie comme les loups, les crapauds, les corbeaux…. Il y a des témoignages contemporains audiovisuels de personnes voyantes, coupeuses de feu etc, qui témoignent, par de brèves vidéos, de leur parcours dans le domaine du don et de la sorcellerie d’aujourd’hui. Ensuite, un espace était consacré aux plantes à leurs effets, de même pour les minéraux. Dans cette même pièce, le pentagramme, vieux symbole entre autres de la sorcellerie, était expliqué branche par branche.
Evidemment, l’évolution de la définition, de la place et de la considération de la magie et de la sorcellerie a eu sa propre partie dans l’exposition. Nous passons ainsi du moyen-âge avec les charlatans et leurs potions miraculeuses, aux tours de magie et d’illusion, jusqu’à la sorcellerie contemporaine.

Concernant les visuels, ces derniers étaient divers et correspondaient à ce qui était conté par les textes informatifs. Entre autres, il y a eu des illusions d’optique pour montrer certains procédés de magie, des illustrations mais aussi des vêtements et objets de certaines cultures proche de la sorcellerie, des vidéos… Les scénographes ont tenu à nous plonger dans une véritable atmosphère car, en plus des visuels, il y avait un jeu de projections sur les murs avec des couleurs et des éléments connus de tou.tes pour être associés à la magie et à la sorcellerie comme des chauves-souris, le noir, le violet, le rouge etc et cela pour nous immerger dans cet univers !
Une médiation tournée vers l’instruction comme clef de lecture de l’exposition
Concernant la médiation, je suis allée à l’exposition sans m’être renseignée sur la possibilité d’être accompagnée par un.e médiateur.ice durant la visite de l’exposition, j’ai vu que cela était possible qu’après coup, en retournant sur le site du Muséum. En faisant alors la visite par soi-même, la médiation se fait par des écrits informatifs sur les murs. Ces derniers expliquaient les visuels qui suivaient. Ils étaient un support clef du parcours car complémentaires avec les visuels de l’exposition, l’un précédait et expliquait l’autre.
L’exposition s’adressait à tout type de public, les enfants comme les adultes. La lecture serait peut-être détournée par certains enfants mais les visuels ne pourraient que les maintenir en éveil ! Même si, comme nous l’avons dit, les deux étaient complémentaires.
Une exposition instructive et originale malgré le surplus de lecture

Impossible de ne pas voir le travail considérable qu’ont fait les scénographes, tant au niveau des visuels de l’exposition que des explications. J’ai aimé la pluralité de ce qui était présenté. L’exposition immersive n’était pas envisagée par un prisme européo-centré et la façon de concevoir la magie et la sorcellerie se faisait à travers plusieurs axes. Cela rendait l’exposition plus enrichissante et donnait à voir aux expert.es, comme aux inconnu.es de ce milieu !
Néanmoins, il aurait peut-être été intéréssant de donner la possibilité au public de chosir entre lire les textes informatifs ou les écouter. Car, étant un élément clef de l’exposition, ils étaient très présents et avec des pièces aux couleurs parfois sombres, cela a tout de même fini par me fatiguer et me déconcentrer vers la fin du parcours. Cela peut aussi éloigner un public qui n’apprécie pas la lecture dans une exposition, ainsi que les malvoyants.
En conclusion, c’est une exposition singulière que nous a donné à voir le Muséum de Toulouse, alliant ambiance, visuels et savoir pour nous faire découvrir un univers que nous connaissons, pour la plupart, surtout par les livres, films et séries qui ne montrent pas toujours ce qu’a été (et ce qu’est) la magie et la sorcellerie à travers le monde !