La Revue des Spectateurs Art&Com

Médiations et publics | n°3 – Edition 2021-2022

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XXème siècle, l’influence des arts de l’Islam sur l’art occidental, un exemple : la maison Cartier

« C’est beau » , « c’est fin » , « c’est un travail minutieux » , « ça ressemble tellement au croquis » , « ce sont des pièces uniques ça doit valoir très cher » , voici quelques extraits de paroles entendues ce dimanche 26 décembre au Musée des Arts Décoratifs, à Paris.

Plongé dans une ambiance sombre et calme, l’exposition se découpe en deux volets dont le premier vise à montrer l’art islamique comme source d’inspiration de la nouvelle modernité. On explore la bibliothèque de Louis Cartier, les pièces de musées exposées au début du XXème siècle, puis les objets et bijoux rapportés par son frère Jacques, d’Inde et de Bahreïn. En deuxième volet, l’exposition met en valeur les motifs et formes propres aux arts de l’islam en parallèle des objets et bijoux Cartier.

Géométrie et motifs à la base de la modernité

Le style guirlande est celui qui fait émerger la maison au début du XXème siècle. Progressivement les motifs géométriques, les ornements du XIXème en provenance de l’art islamique viennent compléter le style de Cartier. Ce style s’inspire de l’architecture et des arts décoratifs islamiques. La composition du motif, si bien pensée, s’adapte parfaitement aux bijoux avec montures ajourées, le motif se lit donc dans tous les sens : positif et négatif.

La maison Cartier achète beaucoup de bijoux indiens, ceux-ci inspireront principalement les créateurs. De nouveaux types et terminologie viennent casser les codes de la bijouterie occidentale du début du XXème siècle. On a les bazubands (bracelet allongé fixé sur le haut du bras), aigrettes, pompoms, colliers rayonnants. Le motif de médaillon à fleurons a été repris par les dessinateurs de la maison pour arriver à un dessin méconnaissable propre à Cartier.

Les motifs des tapisseries, tissus, broderies ont aussi leur influence et font partie des nouvelles créations. Notamment des motifs géométriques que l’on peut retrouver en architecture par exemple sur la façade de l’Institut du Monde Arabe.

Etuis à cigarettes avec le motif de médaillon a fleuron

Une expo riche à visiter de plusieurs manières

L’exposition est très complète, on retrouve plus de :

  • 500 objets
  • 11 pièces
  • 100 ans d’histoire

De plus il y a des archives, des photographies, du texte, des vidéos. Il y a finalement plusieurs façons d’aborder le sujet en fonction de ce que l’on cherche à découvrir. Si vous êtes historien, amateur de la maison Cartier ou simplement curieux, vous pouvez choisir de tout lire, ou bien seulement de regarder les objets ou les deux. Cependant, il n’y a qu’un seul sens de visite puisqu’elle suit un ordre chronologique et le contenu est assez dense. De plus il n’est pas accessible aux personnes en situation de handicap.

Des visites guidées individuelles et en groupe sont proposées, et des ateliers pour enfants de 4 à 14 ans autour de la création d’un bijou. Le public a accès a deux conférences, l’une animée par Violette Petit sur les archives de la maison Cartier. Et la seconde au sujet de Charles Jacqueau dessinateur de joaillerie au Petit Palais par Claire Martin et Clara Roca.

En bref cette exposition vous en mettra plein la vue !