Confinement : le tour du monde en quelques clics
Windows Swap est un site qui nous offre la possibilité de voyager depuis chez nous, en attendant la fin du confinement mondial due à la pandémie de Covid 19. En effet, cette année 2020 nous ayant tous coincés dans nos appartements, ce site est sensé « combler le vide de nos cœurs avides de voyages » en ces temps difficiles.
Windows Swap, c’est quoi ?
Ce site nous offre tout d’abord la possibilité d’être dans la peau d’un spectateur, en un clic seulement, on voyage au gré de l’algorithme. Nous pouvons faire le tour des fenêtres du monde. D’un simple clic, on se retrouve chez Adane au Maroc, chez Mila à Rio de Janeiro ou encore chez Alexandra… à Toulouse.
Il est possible, dans un second temps, de faire voyager les autres. Pour partager sa fenêtre, rien de plus simple, il faut d’abord filmer dix minutes de sa vue, une partie de la fenêtre doit être visible (balcon, barrière, rideaux…), afin d’immerger le spectateur chez-soi et de lui donner une impression de direct. Il suffit ensuite de cliquer sur “Submit”, de remplir le formulaire avec son prénom, sa ville et son pays et d’uploader sa vidéo. Comme les administrateurs ont beaucoup de demandes à traiter, il est possible de ne voir sa fenêtre que quelques jours après l’avoir envoyée. Mais ils ont pris soin de créer un compte Instagram qui ne réunit pas moins de 32,8 k abonnés et si l’on veut soutenir le site, il est possible de le faire sur cette adresse.
Une immersion totale en tant que spectateur
Pour ce qui est de la position du spectateur, le degré d’immersion est très intéressant. Le site place le spectateur en position de voyeur et de voyageur. Nous nous retrouvons propulsés dans la maison d’un inconnu, avec vue sur sa fenêtre, tel un être invisible. Nous avons accès à un fragment de son intérieur, et donc de son intimité, mais aussi à des sons d’ambiance. Il est possible d’entendre les bruits de pas de l’auteur de la vidéo, on peut apercevoir son chien ou bien l’entendre chanter ou cuisiner. On se retrouve à épier les signes de sa présence, et on espère, en bon voyeuriste, qu’il passe devant la caméra ou entame une conversation téléphonique, ou bien que par erreur, il retourne la caméra afin d’en apprendre plus sur lui.
Ici, nous sommes touristes, il nous prend le temps d’un clic pour faire le tour du monde. Un accès direct au paysage des quatre coins de la map, parfois traversé par un coucher de soleil, brutalisé par une tempête ou remué par des travaux et les sons qui les accompagnent.
Un système de récompense bien en place, le bouton comme une roulette russe, une télécommande pour zapper ou une story instagram. Si l’on s’arrête, qui nous dit que nous n’allons pas rater une scène sensationnelle? C’est si simple, il suffit d’un clic pour s’évader de la triste vue de notre fenêtre que nous connaissons par cœur. De plus, bien que ce ne soit pas du direct, rien ne vient nous l’indiquer, mais nous préférons l’ignorer afin de se sentir plus proche des autres utilisateurs.
Et partager sa fenêtre, ça fait quoi ?
Pauline :
“ Moi, quand j’ai partagé ma fenêtre, j’avais un peu la pression. J’ai d’abord filmé avec mon téléphone le calant en équilibre sur un meuble, dans l’optique de faire ça vite fait. Puis après le visionnage d’un résultat bancal et médiocre, je me suis rappelée que j’avais un trépied et un appareil photo, et que je pouvais peut être faire ça bien. Alors, des paysages du bout du monde plein la tête, j’ai essayé de travailler mon cadrage, de faire place aux meubles qui entourent ma fenêtre, de laisser la place pour des potentielles irruptions de mes chatons dans le champ. En fait, ma vue n’est vraiment pas jolie, c’est sombre et j’ai vu sur l’immeuble d’en face. Alors j’ai joué avec les chats, forçant leur apparition pour l’aspect mignon (et on ne les voit même pas, juste une folle qui remue un jouet devant sa caméra). En visionnant à nouveau les fenêtres du site, il y’a plein de vues banales, c’est ce qui rend l’immersion réaliste, je suis peut être juste un peu psychorigide ! ”
Mylène :
“Je peux seulement partager avec vous l’agréable sensation de se lever de bon matin en confinement pour partager sa fenêtre. En effet, ayant une jolie vue sur une petite partie de la ville rose, j’ai eu envie de montrer au monde le lever de soleil magnifique qui s’offre à moi chaque matin, dans le décor post-apocalyptique de l’immeuble délabré et des palmiers de la résidence en face de chez moi. Une occupation de plus dans l’ennui qu’incombe l’arrivée récente dans une nouvelle ville en confinement. Hélas pour moi, il fût trop tard. Après plusieurs essais pour partager ma vidéo, j’ai dû abandonner, le site est actuellement en maintenance. Il a débuté au début du confinement, je pense qu’il doit être trop submergé. quelque peu frustrée de ne pas pouvoir partager ma vidéo, j’ai envoyé un mail aux administrateurs, je trouve l’initiative magnifique et espère qu’elle continuera.”
Pauline Thollet, Mylène Brizard