Un atelier d’écriture à la Passerelle Negreneys

Un temps pour libérer et croiser les créativités, une proposition d’émancipation par la littérature.

La Passerelle Negreneys est un café associatif coloré dans le quartier des Minimes. On peut y boire des jus de fruits de la semaine, réparer ses objets cassés lors des “cafés-bricoles”, assister à des concerts, participer à des ateliers artistiques et y vivre un tas d’autres expériences…

L’atelier a lieu à l’intérieur du café. Nous sommes huit écrivain.e.s en herbe, la majorité étudiant.e.s, réuni.e.s autour d’une table. Autour de nous, plusieurs personnes continuent leurs activités initiales (sécher des verres, consulter ses mails sur internet, appeler des proches, dessiner des personnages sur une tablette).

Les oulipen.ne.s du quartier

Une fois par mois, Sam et Ludivine organisent des ateliers d’écriture. L’initiation à l’écriture est amenée avec plusieurs exercices ludiques, sous le signe de l’OuLiPo (l’Ouvroir de littérature potentielle, groupe de littéraires du XX ème siècle qui réinvente la littérature à travers les jeux d’écriture).

L’appropriation de la littérature, dont le mot suffit à chasser les légitimités, passe par des contraintes précises. En additionnant une série d’actions: découper les mots, mélanger les syllabes, coller les idées, nous donnons vie à des cadavres exquis et créons des poèmes surréalistes.

L’un des exercices proposés est celui du logo-rallye: chacun.e de nous commence à écrire une histoire (la première histoire qui nous vient à l’esprit). Sam tient “Le voyage de Gulliver” de Jonathan Swift entre ses mains et toutes les trente secondes elle prononce un mot du livre à voix haute. Nous devons à chaque fois les insérer dans notre histoire. Cette interférence régulière sème notre contrôle et fait surgir progressivement l’inconscient.

« La magie
se glisse
entre les coupures
de sens. »


Le soir s’installe et malgré les masques, l’interdiction de boire de l’alcool et le couvre-feu, l’atmosphère se réchauffe. Nous explorons collectivement nos écritures et la créativité fuse.

Plus de diversité pour décupler le potentiel des ateliers

Dans le public, sept personnes sur huit avaient entre vingt et vingt cinq ans et semblaient être étudiantes. La huitième personne était une femme plus âgée, dont le rapport à l’écriture a amené une toute autre dimension à la création collective.
Le quartier des Minimes ne manque pas de diversité (en âge, catégories socio-professionnelles, milieux sociaux) il serait intéressant de rencontrer lors de ces ateliers des personnes aux regards très éloignés, d’essayer de relever ce défi de la médiation culturelle.