Deux festivals qui se tiennent la main le temps d’une séance

Séance spéciale Girls don’t Cry, le 18 novembre 2021, à l’American Cosmograph, dans le cadre du festival Séquence Court-Métrage. 

éance spéciale Girls don’t Cry, le 18 novembre 2021, à l’American Cosmograph, dans le cadre du festival Séquence Court-Métrage. 

Girls Don’t Cry Festival, et l’envie de soutenir les femmes

Ce festival Toulousain, crée par l’association « La Petite » qui lutte pour l’égalité des genres, a pour  valeur principale la représentation des femmes artistes. Il voit sa forme évoluer d’années en années; d’abord restreint à l’univers musical avec son édition The Waiting Room en 2008, puis Girls Don’t Cry Party, le festival se veut cette année pluridisciplinaire, et déploie en ce sens une programmation éclectique autour de l’édition 2021 Girls Don’t Cry festival. Celle-ci se déroule du 26 au 28 novembre. Outre des soirées dansantes très populaires au Metronum, qui restent les manifestations emblématiques du festival, des ateliers d’écriture ou encore des ateliers collage ouverts à tous, le festival s’octroie des places de choix au sein d’autres festivals existants, comme le festival Séquence Court-Métrage.

On peut déduire, se basant sur notre propre expérience, que le public des manifestations phares du festival est principalement amateur de musique électronique, jeunes (étudiants), et militants pour la cause féminisme et LGBTQI+.

Séquence Court-Métrage, et la volonté de visibiliser le format court

Ce festival international dédié au cinéma est ancré à Toulouse depuis 30 ans, il met à l’honneur le format court métrage n’en excluant aucune forme. Il met en places des ciné-concerts, des tournages participatifs, des compétitions… Et il programme aussi, chaque année, des « séances spéciales » dont plusieurs d’entre elles sont des partenariats ou des collaboration. Une séance est prévue avec Ville&Handicap, une autre avec Marionnettissimo, et une donc, avec Girls Don’t Cry. Sur le site du festival Séquences Courts-Métrage, la séance est décrite de la sorte « Une séance libre et aventureuse en partenariat avec le Collectif Girls Don’t Cry, pour patienter jusqu’à leur festival fin novembre ! ». L’événement est promis comme une bouffée d’air, on imagine une séance audacieuse. 

On imagine le public du festival de cinéma assez vaste, ils proposent une large programmation jeune public donc on suppose beaucoup de famille, mais aussi des amateurs de cinéma au sens plus large.

L’American Cosmograph, un cinéma politisé qui accueille cette séance

Le cinéma, situé en plein centre ville de Toulouse, est classé « Art et Essais », labellisé « Jeune public », « Recherche et Découverte » et « Patrimoine et répertoire ». Il est adhérent à l’ACID (association de cinéastes engagés) et fait partie des réseaux Europa Cinéma. Il propose des séances sous-titrées, des séances « bébés », des avant-premières, des rencontres, des ciné-débats et des séances scolaires. Il maintient des partenariats avec plusieurs festivals locaux tels que DIAMS, CinéLatino, Fifigro… Il ne diffuse aucune publicité et ne fait pas de recettes annexes aux entrées cinématographiques. Par les dispositifs culturels et engagés qu’il met en place, l’American Cosmograph se veut plus politisé et tend à s’adresser à un public plus actif politiquement et plus « cinéphile ».

Ce qu’il résulte de cette séance spéciale

Ce soir là, le tarif est de 7€ et de 5€ pour les abonnés du cinéma, ce qui ne déroge pas aux prix habituels de L’American Cosmograph. La structure, en maintenant ces tarifs réduits, encourage ses habitués à être curieux et à faire confiance à la programmation du cinéma. Le festival Séquence Courts Métrages adapte lui ses tarifs aux structures qui l’accueille. Girls Don’t Cry Festival propose des tarifs uniques à 16e20 pour ces grosses soirées dansantes. La programmation de cette séance spéciale, permet à un public intéressé par les questions abordées par le festival féministe qui n’aurait pas les moyens de se rendre au cœur du festival d’assister à une manifestation culturelle en ce sens.

Ce soir là, la salle est pleine, ce qui témoigne déjà d’une certaine sorte de succès du dispositif. Les tranches d’âges semblent varier entre 17 et 60 ans.

Lors de cette séance spéciale, 6 courts-métrages sont projetés à la suite. Pour introduire cette séance, la présidente de l’association La Petite et la médiatrice de l’American Cosmograph nous présentent le dispositif. Elles parlent de leur joie de montrer un cinéma au service de la représentation des femmes, et également de celle de pouvoir montrer en salle ce format si peu diffusé qu’est le court métrage. Personne n’est là pour représenter le festival de court-métrage.

Les courts-métrages sélectionnés, respectent les valeurs de Séquence Court-Métrage, ils viennent de différents coins du monde (Slovénie, Brésil, Belgique, France…) et plusieurs formes sont diffusés (Clip, documentaire, animation…), dont un clip pour ouvrir sur la programmation musicale de Girls Don’t Cry. Le féminisme est abordé à travers différents prismes, différents regards, il est question de règles, d’entraide et de gynécologie, de violences sexuelles, de rapport au poids, de vieillissement… Le ton est parfois joyeux, parfois volontairement anxiogène. Il est souvent question de parcours de vie, de questionnement individuels qui deviennent questionnements universels.

La séance est cloturée par une discussion animée par la médiatrice du cinéma avec la jeune réalisatrice d’un des films projetés, Pauline Pénichout. 

La discussion finale a selon moi desservi l’événement : en effet, la discussion n’était pas très fluide, la médiatrice ne savait pas trop comment questionner la réalisatrice qui ne collaborer pas trop en terme de réponses. De plus, il aurait fallu selon moi, afin de d’avantage marquer cette idée d’union, penser à des dispositifs pour donner envie au public de participer à l’échange.