La fête du Court-métrage, en ligne
Pour une fois, une fête en ligne est réussie. Cette année la fête du court métrage se fera encore une fois sur internet. Si normalement les courts métrages sont à l’honneur dans les cinémas et médiathèques au mois de mars, ils le sont également cette année sur nos petits écrans.
La fête du court métrage propose plusieurs dispositifs : la « galaxie du cours », des événements nationaux et des événements locaux. Je vous propose de plonger dans la galaxie ! (le décollage est gratuit)
Des courts de qualités
La fête du court métrage nous propose de nous familiariser avec un format cinématographique peu reconnu. Elle nous invite à célébrer l’art du film dans un petit format. Le spectateur parcourt la fête avec une grande liberté de choix, et une grande diversité de propositions. La fête est réussie, la sélection est d’une grande qualité. Quelques minutes peuvent nous émouvoir, nous faire rire, frissonner ou sursauter… Toute la beauté cinématographique est concentrée et révélée
Explorer en fonction de sa disponibilité
Tu disposes de cinq minutes, dix minutes, plus d’une heure ? À toi de choisir ton court-métrage en fonction de ton temps. Il est évident que cette proposition apporte une meilleure accessibilité. Pour la pause déjeuner, ou entre deux visioconférences, rien n’ empêche de regarder un court métrage ! Allumer son ordinateur ou téléphone est moins engageant, moins chronophage, qu’un déplacement dans un lieu culturel.
Si, cette année, on ne peut pas pousser la porte d’un cinéma, d’une médiathèques ou d’un bar culturel, on peut aller à la découverte de nombreux courts sur nos écrans. Comme dans un festival, on erre, en cliquant au hasard sur des vignettes. On se laisse porter par les propositions. S’il est normalement agréable de s’abandonner sans compter les minutes, si rien n’égale l’émerveillement du visionnage en salle, nous ne pouvons nier la réussite de la fête par l’accessibilité au court métrage !
Visionner par Thématique
Si on choisit se plonger dans une atmosphère particulière pour prolonger l’immersion cinématographique, plusieurs sélections sont faites : Incontournables , jeune public , unitaire, générations… Transporté dans une thématique, l’immersion et la réflexion sont accentuées. Les films de la sélection peuvent être regardés sans interruption, telle une vraie séance de cinéma, ou à la carte.
Les 4 sélections Générations sont particulièrement remarquables. Elle nous invite à confronter les points de vue. Elles nous embarquent sous le choc des générations, dans des questionnements de passages de vie. Les films sont magnifiés par l’unité qu’ils forment, magnifiés par ces rencontres de même problématiques. C’est certain, c’est ici que l’on voit la qualité du travail des programmateurs. C’est ici que le travail de médiation se fait : les œuvres sont associées avec justesse pour créer une réflexion, un émerveillement, et un débat. De plus, en quelques minutes, la beauté de l’altérité, est abordée avec réussite. Ces films sont remplis d’humanisme.
Nous ne pouvons pas passer à côté de la sélection Unitaires, non plus : des courts métrages très courts (environs deux minutes) abordent des sujets sociétaux, avec légèreté et simplicité. Souvent agrémentés d’humour, ces petits chefs d’œuvre cinématographiques, nous réunissent autours de sujets globaux, dans lesquels tout le monde peut se reconnaître.
Une fête inclusive pour un public éclectique?
Une dimension inclusive est en effet de mise dans la fête du court métrage. Pour que le court métrage soit accessible à tous, deux programmes sont proposés avec une version audiodécrite pour les publics aveugles ou malvoyants et sous-titrée pour les publics sourds et malentendants. Ces deux programmes ( « grands classiques » , et « souvenir crayonnés ») offrent donc deux heures cinématographiques à des publics empêchés. Si l’effort d’accessibilité est remarquable, on peut constater que seulement onze films sur environ cent-cinquante sont rendus disponibles en audio-description et en version sous-titrée. Si on ne peut pas nier une attention inclusive, on aimerait qu’elle soit plus importante.
Une attention particulière est par ailleurs faite au jeune public. C’est certainement à destination de ce public, que les productions privilégient le format court. Il est adapté à la demande et à l’attention des enfants. 5 sélections jeune public sont proposées, chacune pour une tranche d’âge conseillée, ( 3 à 5 ans , 5 à 7 ans, 7 à 10 ans, 10 à 13 ans, 13 à 17 ans). Il y en a pour tous le monde, et dans un souci d’élu nation à l’image des fiches pédagogiques sont disponibles. Les écoles et professeurs ont aussi la possibilité de s’inscrire pour diffuser et travailler en classes les sélections de films. La fête du court métrage ne pouvait pas se faire sans un volet de médiation à l’image
Un évènement ancré dans des dispositifs de production et de diffusion
Les jeunes talents sont mis en avant. Nous pouvons découvrir ces jeunes cinéastes et plonger dans leur univers. S’ils sont pour nous inconnus, la diffusion de leur œuvre durant cette fête du court métrage et leur mise en avant, est certainement un grand tremplin. La vision du court métrage comme passage obligatoire des réalisateurs en devenir est alors perceptible.
La fête offre les coup de coeurs et les cartes blanches de médias et des partenaires ( tels Allociné ou Télérama). Si c’est cadeau pour les spectateurs, il l’est aussi pour la fête du court. Il est évident que ces médias offrent une meilleure visibilité. C’est le coup de pub ! Ces sélections sont aussi la signature des critiques qui par un certain pouvoir régissent la production et la consommation cinématographique. Quant aux cartes blanches des « cinq chaînes TV structurant la filière du cinéma court », elles permettent d’élargir la programmation .
Mission réussie pour l’expédition dans la galaxie du court métrage
Si la fête du court métrage propose également des événements locaux et nationaux, soutenant des structures affaiblies par la crise, il est évident que La Galaxie du court est la proposition la plus accessible. Les événements portés par les structures sont nécessaires puisqu’ils viennent en aide à des structures aujourd’hui atteintes et éteintes par la pandémie et les décisions gouvernementales. Il est remarquable de voir que des évènements, telles des rencontres avec des réalisateurs sont organisées dans 21 villes de France. Cependant ils sont accessibles pour des initiés, pour les habitués. La galaxie s’apparente, elle, à une plate-forme de streaming simple d’utilisation. Son accessibilité est certainement sa force. Sa multitude de propositions n’encourage pas non plus à aller vers d’autres évènements. Alors la fête est réussie, elle rend la spontanéité au court métrage!