Cinéma de Dante, la maison hantée.
Cinéma des Horreurs
Entre énigmes à résoudre et escape game sans enfermement, suivez le fil d’Ariane jusqu’en enfer dans des salles de l’ancien UGC près du métro Jean Jaurès à Toulouse. Pour trouver la sortie gagnante, il faut partir à la recherche de l’identité d’un démon. Cela passe en période d’halloween entre le 13 octobre et 8 novembre 2020, et ne s’apparente pas à une maison hantée, mais plutôt à une maison des horreurs.
Découvrez l’ancien cinéma UGC comme vous ne l’avez jamais vu: Une aventure grandeur nature pour tous les accros du grand frisson. La décoration des salles, pittoresque et savamment disposée, vous plonge dans un monde de terreur sous la forme d’un parcours théâtralisé. Pour entrer dans l’antre des enfers, il vaut mieux ne pas venir seul mais accompagné (les groupes peuvent être composé de 2 à 10 personnes). Armez-vous de courage et venez affronter les dangers du Cinéma de Dante. Pendant un parcours d’une heure, vous allez croiser d’horribles personnages que l’on ne voit que dans les films d’horreurs, allant de Vendredi 13 à Ça. Vous serez accompagnés d’acolytes d’enfer, qui prennent leur rôle très à cœur.
le monde des enfers ouvre un passage
Une histoire
Un passage qui donne froid dans le dos nous informe que « Chaque année depuis la nuit des temps, le monde des enfers ouvre un passage pour un court laps de temps. Les appelés peuvent alors délivrer les âmes de leurs chers disparus, injustement emprisonnées par les forces démoniaques. Ceux que l’on nomme « Les Murmureurs » ont lancé l’appel. Le passage s’est ouvert au cœur de l’UGC désaffecté de Toulouse. Seuls les plus valeureux répondront à l’appel pour libérer, l’âme d’un père, d’une mère, d’un frère, d’une sœur ou d’un ami. De nombreuses épreuves attendent les appelés au cinéma de Dante.
Force, courage, ténacité seront nécessaires pour ne succomber à aucun des 7 péchés capitaux durant le temps imparti, et pour ne pas se retrouver emprisonné à leur tour par le diable et ses démons. Bienvenue dans cette DIVINE COMÉDIE. »
Mon observation
Avant de me rendre sur place, je me suis au préalable renseigné pour savoir si une accessibilité pour les personnes sourdes était mise en place, le personnel me le confirme sans donner de précisions. Le vendredi 23 matin, j’y suis allé avec mes deux amies sourdes. Nous étions ravis de réserver et impatients de découvrir cette activité mais nous avions prévenu au préalable que nous étions sourds pour ne pas tomber dans le panneau. Nous sommes arrivés sur place et ça a été la douche froide: le responsable avait omis de nous prévenir qu’il y avait beaucoup de parole avec peu de texte. Il n’a pas ajouté que nous devions prendre un « traducteur », il nous propose un guide-gardien des enfers qui sera présent tout au long du parcours. Nous nous sommes sentis exclus par rapport aux entendants par manque d’informations. Par conséquent, nous n’avons pas partagé les mêmes sensations de peur ou de découverte. Nous nous laissions guider « bêtement » comme des moutons.
Nous sommes déçus que le responsable n’ait pas réfléchi à la situation au préalable, ni réagi. J’ai pris le temps de me renseigner en tant que médiateur pour comprendre la démarche sur l’accessibilité pour les Sourds. Il y a un manque de sensibilisation dans le monde de la culture en ce qui concerne la situation pour les Sourds, comme avec cet événement. Cette situation sanitaire actuelle accentue le problème: le masque cache la bouche, ce qui ne permet pas de lire sur les lèvres; les salles sont trop sombres pour pouvoir le faire, et puis la lecture labiale, est-ce vraiment une bonne solution?
Si j’étais médiateur, j’aurais fait un partenariat avec un service d’interprète ou avec un des étudiants signants d’une des écoles pour jouer le guide-comédien-gardien de l’enfer comme suppléant ou accompagnateur. Nous pouvons trouver ces étudiants signants à l’université (CeTIM) ou dans une école de théâtre (ETU) à Toulouse. Il est bien dommage de ne pas donner une chance pour inclure professionnellement les personnes signantes. Le responsable a déjà eu affaire à un autre groupe de sourds accompagné d’ un traducteur (celui-ci a été mieux prévenu et mieux organisé que nous). C’est une situation gênante et frustrante car un lieu culturel devrait être accessible à tous.