FOCUS SUR L’EXPOSITION « RENAISSANCE »

De la Cité des sciences et de l’industrie, Paris.

Nous imaginons tous le monde de demain, dans les pires et les meilleurs scénarios. Un ensemble de fabulations que nous nous racontons pour nous rassurer ou nous faire peur. Mais qu’en est-il si nous étudions réellement les possibilités que nous offre notre futur proche ? C’est ce que l’exposition Renaissance à la Cité des Sciences et de l’Industrie de Paris la Villette nous propose.

Entre les perturbations environnementales, sociétales et sanitaires actuelles une méfiance, voire une peur, s’est installée dans les conversations, médias ou encore les réseaux sociaux. Ce que les chercheur de la CDSI proposent au public au travers de cette exposition c’est avant tout une analyse scientifique transdisciplinaire, et une expérience émotionnelle forte où chacun peut exprimer ses peurs, ses angoisses, et peut être se sentir rassurer.

Dans un premier temps, on arrive dans l’exposition avec un récapitulatif des actualités de ces dernières années sur de grands panneaux. Puis, ce qui est frappant de loin, un amas humain autour de l’entrée. En effet, un dispositif numérique à été mis en place, une application mobile qu’il faut scanner, hors, celle-ci à l’aire assez compliquée à installer surtout que le réseau est moindre à l’intérieur en fonction des opérateurs, entraînant cette foule compact à l’entrée. 

On pénètre ensuite dans une sorte de forêt reconstituée pour chercher avec cette même application certains objets. Partie que la structure appelle “Imaginaires et forêts”. Ces objets auraient pour vocations de nous aider à survivre dans ce milieu, comme dans l’imaginaire collectif d’un grand nombre. La réalité quand vous n’arrivez pas à participer à l’exposition à cause de votre connexion ou des autres usagers prenant la bande passante : Vous verrez surtout une groupe s’agglutiner sur un panneau pour venir scanner le code, sans sécurité, pas très Covid diront certains, et qui ensuite ne s’en décollent pas avant d’avoir fini de paramétrer leur application. Ensuite, on nous vend cette activité comme une reconnexion à la nature mais c’est assez paradoxale, ayant plus l’impression de voir nos habitudes de déambulation, le nez collé à son smartphone sans prendre conscience de ce qui nous entoure.

Quand on continue l’exposition dans son parcours de visite, celui-ci étant bien défini d’ailleurs, laissant peu de place au visiteur vagabond on y sent l’envie de contrôler le flux d’informations et son ordre qui va arriver à celui-ci. On tombe finalement sur un cinéma dans lequel un film à choix multiples est projeté. Celui-ci est une réalisation du site sur un mode apocalyptique, nous montrant une famille qui veut fuir la ville pour se retrouver à la campagne. Il nous met en face de certains choix que l’espèce devra faire pour survivre comme abandonner une personne qui à aidé votre famille à s’en sortir, partir de son logis, etc. Une reconstitution habituelle et anxiogène de ce que nous pouvons voir à la télévision ou dans les médias. 

La suite de la visite se fait sur une pause, une respiration même, tout comme le sujet qui l’accompagne. Dans tant de sujet angoissant, une aventure auditive est proposée aux visiteurs. Allongés sur des sofa, un casque sur la tête, un narrateur leur présente la résilience de l’humanité. Un futur où celle-ci s’est adaptée aux changements, avec des sacrifices mais surtout une décision collective de ce que pourrait être leur nouvel équilibre. Une bonne manière de conclure une exposition sur le futur. Nous sommes tellement habitués à cette vision cataclysmique que nous en oublions parfois que l’homme à toujours su s’adapter pour survivre, une bonne leçon de la part des concepteurs de l’exposition. 

Sur cette même note, des activités sont présentées à la fin du parcours de visite. On retrouve un questionnaire pour savoir si vous êtes plus positiviste ou négativiste vis à vis des grands changements qui s’opèrent. Ou encore, bien plus intéressant à mon sens, un tableau numérique avec des cases où chacun pour s’exprimer sur ce qu’il ressent par rapport au futur, au travers de mots, phrases, dessins… Qui sont ensuite affichés à la vue de tous sous forme d’œuvre collective. Lors de notre visite, des usagers nous ont même rapportés “c’est sur ça qu’il faudrait faire une étude”. Une bonne initiative de la part de la cité des sciences, c’est juste dommage qu’elle ne trouve pas une autre utilité qu’à être exposée dans ce lieu le temps de l’exposition. 

Vous pouvez également retrouver cette exposition en ligne sur leur site, une version y a été numérisée au prix de 3,90 € : https://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/expos-temporaires/renaissances/