UN SOMBRE RETOUR POUR L’ATELIER DES LUMIERES

Atelier des Lumières, Paris.


C’est aux confins du 11e arrondissement de Paris, que se joue dans une salle sombre un spectacle pour le moins curieux. En effet, depuis 2018, l’ancienne fonderie du Chemin-Vert à vue arriver en son sein un grand nombre de dispositifs originaux, mis en place par Culturespaces.

Cette organisation de plus de trente ans d’expérience, est en réalité le premier opérateur privé dans la gestion de monuments, musées ou encore centres d’arts. Celle-ci se donne pour mission de proposer, non pas de simples visites, mais bien une expérience pour ses visiteurs, à bon ou à mauvais escient.

Chaque année, c’est une longue et une courte exposition qui sont mises en valeur par la structure afin de donner vie aux artistes dans des créations contemporaines. C’est ainsi que de nombreuses diffusions y ont été programmées comme “Gustav Klimt : d’or et de couleur” en 2018, “Van Gogh : la nuit étoilée” en 2019, “Monet, Renoir… Chagall : voyages en méditerranée » en 2020 et enfin l’année dernière “Dali, l’énigme sans fin”, une création de Gianfranco Iannuzzi, Renato Gatto et Massimiliano Siccardi.

Mise en Lumière

C’est d’ailleurs cette dernière que nous sommes allés voir. Loin d’être en effet l’expérience proposée dans les musées habituels, c’est avant tout une immersion dans les œuvres de Dali qui nous ait présenté. Comme un grand plongeon dans les couches de peinture ou dans les distorsions présentes dans l’esprit de l’artiste. Ainsi, des projections des œuvres déconstruites prennent vie sur les formes murales de l’ancienne fonderie. Un spectacle abstrait empli de musiques actuelles. Dali sort d’un œuf, ses œuvres s’effritent, ses horloges s’étirent, des créatures imaginaires prennent vie et commencent à marcher sous les yeux des spectateurs.

Une expérience qui pourrait plaire à un grand nombre de férus d’art abstrait si on enlève les inconvénients liés à l’organisation du lieu. Notre visite aurait pu être des plus appréciables si une sécurité plus importante sur place était prévue. En effet, impossible de s’immerger, de rentrer dans la présentation ou même de l’entendre avec les cris des enfants, courant partout, ou rien qu’avec la plupart des visiteurs qui ne se gênent pas pour faire leur vie, passer des coups de téléphone, discuter entre eux, … Créant un brouhaha monstre. En somme, si vous souhaitez visiter un lieu et prendre part à ce genre de pratique, nous vous déconseillons les endroits comme celui-ci. Sans chemin de visite, sans personnel à l’intérieur et sans respect pour les œuvres projetées. Nous avons même tenté d’y retourner et ceci à des heures tardives, mais rien n’y fait.

Pour le reste, il s’agit surtout d’une projection son et lumière, sans explications, certainement conçue pour être un plaisir auditif et visuel. C’est en effet ce que nous avons trouvé de dommage et de manquant. Un apport théorique, une voix qui incite à l’explication. On semble voir seulement un amas de couleurs qu’on mélange, et même sur le site internet, rien n’est dit à part les quelques lignes de résumé d’exposition. Pas moyen d’aller plus loin sur les œuvres, la vie de l’auteur ou bien le parti-pris des réalisateurs sans chercher l’information à la propre initiative du visiteur. 

ROSE Mélissande.
M2 MES à UT2J.