La vie culturelle toulousaine par OK Boomer radio

Le mercredi 17 février à 16h, était lancée la première émission de Ok Boomer radio. Diffusée et filmée en direct sur Youtube, l’événement réunissait animateurs et artistes afin de discuter de la vie culturelle toulousaine, et de pouvoir voir et écouter des performances musicales.


Émission #1 : bière, musique et vie culturelle


Un mercredi sur deux, Ok Boomer radio se lance pour objectif d’instaurer un rendez-vous culturel, filmé en direct dans le bar Bear’s House, de 16h à 18h, et à suivre en rediffusion sur leur chaîne Youtube. L’idée est de mélanger la  présentation de performances artistiques avec un espace convivial et informel. En ressort la reconstitution des soirées aux bars, où la sortie entre amis croisait des événements culturels.

Parce que la vie continue, et qu’on veut continuer à faire vivre – à notre échelle – la culture à Toulouse, on a décidé de lancer notre radio Ok Boomer: culture, musique et glou-glou!


Deux univers artistiques: la musique et les arts plastiques

Pour cette première émission, deux artistes étaient présents : Brown Shug, musicien et beatmaker, et Fanfan, artiste plasticien. La plus grande partie de l’émission était consacrée au premier artiste. Son interview et la description de son parcours était rythmé par quelques discussions autour des boissons goûtées sur place, et un ensemble hétéroclites de musiques faisant partie des références et influences de Brown Shug pour ses propres créations, en passant par Patience de  Gypsies de Petion Ville, Rattlesnake  de King Gizzard & the Lizard Wizard, ou bien Le poinçonneur des Lilas de Serge Gainsbourg. S’ensuit ensuite une performance en direct de l’artiste qui joue ses compositions pendant près d’une demi-heure.

A partir d’une 1h34 d’émission, débute la seconde interview avec Fanfan. A partir d’une passion d’enfance pour les insectes et petits animaux, il s’est d’abord intéressé à l’observation et au croquis et s’est ensuite orienté vers le moulage plastique des formes. Le cœur de l’intervention de cet artiste est aussi qu’il faisait parti du collectif Mix’Art Myrys dont les locaux ont été fermés administrativement durant le mois de janvier. La question était alors d’ouvrir un dialogue sur les conséquences pour les artistes qui y travaillaient, mais aussi de discuter autour de ces lieux de médiation alternatifs et des politiques culturelles de la ville.

Fanfan, artiste plasticien
Capture d’écran, chaîne Youtube Ok Boomer radio.
Février 2021

Les médias comme espaces numériques de médiation


Fanfan, artiste plasticien,
Capture d’écran, chaîne Youtube Ok Boomer
Février 2021

Par le visuel et l’écoute, l’émission permet de créer une médiation entre deux pratiques artistiques et les œuvres présentées par les animateurs et les artistes eux-mêmes, et les auditeurs ou spectateurs qui peuvent réagir et poser des questions par le biais d’un tchat. Pour l’artiste plasticien Fanfan, il était un peu plus compliqué de créer ce lien avec ses œuvres. Quelques photographies ont été insérées afin de nous présenter son travail, accompagnées par des explications sur sa manière de travailler et de créer. Cependant, il est difficile d’imaginer une autre manière de procéder dans ce cadre précis qui ne se prête pas réellement à l’exposition d’œuvres visuelles et en 3D, ce qui montre également alors la nature du dispositif.

La question est différente pour la pratique musicale, qui par nature, permet une interprétation a posteriori, indépendante de la création initiale : la captation de l’événement en direct permet d’assister à une performance musicale, mais également d’avoir quelques informations supplémentaires sur la pratique du finger drumming qui consiste à faire de la percussion électronique en appuyant sur les touches d’un appareil. Il était intéressant de pouvoir observer la manipulation et la maîtrise de technologies utilisées pour une création mécanisée de la musique qui n’utilise pas directement des instruments de musique traditionnels.

L’informel et les objectifs informationnels


Comme évoqué précédemment, il était appréciable de voir naître une initiative qui permet de découvrir et de valoriser des artistes toulousains, tandis que la plupart des espaces d’exposition et d’interprétation sont fermés au public. Il y a d’abord la nostalgie qui parle : le temps commence à se faire long et nous avons envie de retrouver des espaces non spécifiques à la performance artistique mais qui en mêlant le divertissement et la convivialité, créaient des occasions pour satisfaire des curiosités et conduire à des découvertes culturelles. Ici, l’exemple donné était celui du bar.

Cependant, peut-être à trop vouloir reconstituer cette ambiance conviviale et informelle, les conversations et débats n’apportaient pas forcément une plus-value aux spectateurs et auditeurs. La discussion sur la vie culturelle qui, cette fois-ci étai basée sur la fermeture administrative du Mix’Art Myrys semblait peu documentée. Si le souci était de diffuser des informations sur  cet événement, il aurait été plus intéressant d’avoir un discours plus construit, au-delà des avis personnels des animateurs.