Edi Dubien
Le musée d’art contemporain de la ville de Lyon présente l’exposition « Edi Dubien, l’homme aux mille natures » du 7 octobre 2020 jusqu’au 3 janvier 2021 (dates initiales mais exposition prolongée jusqu’au 11 avril 2021 en raison du confinement et du couvre-feu).
Présentation de l’exposition
Cette exposition est composée de plusieurs parties et représente d’une certaine manière la vie de l’artiste. Dès l’entrée, le spectateur est averti : Edi Dubien est un artiste transgenre qui cherche à se réapproprier sa propre histoire à travers ses peintures. Ces dernières, des autoportraits, sont réalisées en partie en dessin et à l’aquarelle et représentent l’artiste tantôt enfant, adolescent, puis adulte.
Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, une petite mise en bouche :
Tout au long de l’exposition, l’artiste aborde différentes étapes de sa vie. Une première partie porte sur son enfance, une seconde sur son adolescence puis sa vie adulte.
Enfance
On le voit donc petit. Cependant, il y quelque chose d’assez morbide, d’assez gênant, voire étouffant. A travers des carcasses d’animaux ou encore avec des ossements, le spectateur est déstabilisé par la figure omniprésente de la mort.
Tous ces éléments, peut-on penser, suite au premier panneau, concordent avec l’histoire de l’artiste : une enfance où il souffre car il est mal dans son corps.
Le spectateur peut alors se douter de l’expérience vécue par le jeune artiste, par exemple un mal-être pouvant aller jusqu’à des pensées suicidaires. Cependant, cela demeure évoqué sans être montré de manière crue.
Adolescence
Dans la seconde salle, à mesure qu’avance le visiteur, se déroule la vie de l’artiste. Vient l’adolescence. L’artiste joue ici avec les différents éléments naturels tels que des arbres, ou encore des animaux, une fois encore, mais vivants cette fois-ci, par opposition aux carcasses d’animaux de la première partie de l’exposition. L’image du papillon symbolise assez bien cette étape charnière dans la vie d’un individu synonyme de nombreux changement : l’adolescence.
Age adulte
Enfin, dans la dernière salle, l’artiste nous montre sa vie d’adulte et sa pleine réalisation. Le spectateur est beaucoup plus à l’aise. La salle est très large, libre, dégagée, avec des tableaux aux murs et une grande sculpture au centre de la pièce. L’espace libre peut se vouloir ici une métaphore de la légèreté d’esprit acquise par l’auteur lors de sa vie adulte.
Avis personnel
Cette exposition m’a particulièrement marquée car elle montre d’une manière assez poétique l’acceptation de son soi intérieur, de son propre corps et de son genre. Ce parcours n’est pas montré de façon médicalisée mais est montré à travers un prisme artistique d’acceptation et de reconstruction de sa propre identité. Dans cette exposition, on ne voit pas de traces d’actes médicaux, le corps est présenté tel qu’il est par exemple. La reconstruction de l’identité de l’artiste peut passer par le fait de se représenter enfant garçon plutôt que dans le genre qu’on lui avait assigné ; il se réapproprie ainsi avec ces tableaux son enfance et ses propres souvenirs.
Enfin, je ne me considère pas comme un public « sensible » ou comme quelqu’un ayant la « larme facile », mais je tiens à préciser que la vue de cette exposition m’a laissé sans voix, et m’a tiré une larme, probablement car j’y reconnais une partie de mon expérience personnelle également.
Pour pouvoir accéder à la visite virtuelle de cette exposition, rendez-vous sur le site du musée du MAC Lyon .