Blow up, une autre façon de regarder le cinéma.
Aujourd’hui le cinéma me manque. L’éblouissement de l’image dans l’immersion des salles obscures me manque. Dans cette période, un peu particulière, j’ai du mal à me laisser emporter par un film. Alors je regarde le cinéma en condensé. Je regarde le cinéma autrement, je regarde Blow Up.
Voir, Blow up n’est certes, pas très novateur. Le WebMagazine Cinéma d’Arte vient de fêter ses 10 ans. Mais pourquoi délaisser des propositions qui fonctionnent? Et pourquoi regarder le cinéma de cette manière est étonnant ?
Tout d’abord, qu’est ce que c’est blow up ? Chaque semaine ce Web magazine nous offre un regard « ludique et décalé » sur le cinéma. Des vidéos de 4 à 25 minutes nous propose de regarder le cinéma via un acteur, un réalisateurs, un musicien, une pratiques ou un moment de la vie. Luc Lagier, son créateur, joue avec les images, remonte des extraits de film. Il nous offre une autre façon de regarder le cinéma.
Il peut paraitre étrange de regarder des bouts de cinéma, de pas regarder une oeuvre pour son intégralité. Voir un film seulement par une scène, le vider de son contenu. Jouer de son sens peut être une atteinte à son oeuvre. De plus regarder le cinéma en « concentré » pourrait être révélateur d’une société en marche rapide. Pourquoi revoir Apocalypse Now en 8 minutes, alors que son entièreté et ses 3 différentes version, relèvent du génie?). La façon de voir le cinéma en accéléré et en découpé, peut être le vecteur d’une société qui ne prend plus le temps de regarder.
Alors pourquoi Blow Up? Certainement pour la qualité esthétique, pour la beauté des scènes, pour le plaisir de voir (re)voir une séquence éloquente ou élégante.
Blow up contente l’addiction cinéphile. En quelques minutes, il nous offre un concentrée de belles images de cinéma. Nous somme certains, de trouver dans ces vidéos une satisfaction esthétique. Nous accédons de plus à un savoir filmiques, nous regardons un acteurs, un cinéastes, une mimique de réalisateur, ou l’utilisation d’une pratique. ( c rubrique « c’est quo » « , « Bio express », « générique de films » … ). La catégorie « Recut », dans laquelle il n’y a pas de voix off, ajoute à sa valeur esthétique incontestable, le jeu de notre cinéphile. Nous la mettons à l’épreuve, nous essayons de reconnaitre les films.
Blow up nous apporte un regard, sur cinéma qui est bien particulier. Il est subjectif, et c’est l’une une de ses qualité. Nous y apercevons un discours . Nous nous laissons raconté l’amour du cinéma. C’est un ami qui nous présente sa perception et ses séquences favorites. Par cela, nous observons aussi notre rapport aux films. Blow up nous permet d’entretenir un souvenir avec les images que nous ingérons. Nous questionnons nos liens affectifs, et notre vécu avec les films . Nous nous demandons quels serait notre top 5. Quel scènes associons nous à Alain Delon. Quel extrait du métro nous à le plus marqué? Quelle citations de Nina Simon nous a ému?
Blow up use du mash-up, l’art de remixer les images. Le montage se joue des images et lie les films entre eux. Il est assez jouissif de voit Twin Peaks et Woody Allen se rencontrer. En cela, Blow up nous propose de regarder le cinéma autrement, et devient un oeuvre à part entière. Le mash-up peut en effet être considéré comme un art (un festival lui est d’ailleurs dédié). Le film de Mash up de Franck Beauvais, Ne croyez surtout pas que je hurle, en est la preuve. Tout en faisant une ode à l’esthétique cinématographique, il nous offre une oeuvre remarquable. Alors blow up, par ses montages, nous ramène à l’aspect cinématographique pure.
Blow up, ramène le cinéma à nos vies quotidiennes. Nous percevons le cinéma comme miroir de ce que l’on vit. Les vidéos tels « douche et cinema », « alcools et cinéma », « piscine et cinéma », nous rapproche des oeuvres cinématographiques. Nous voyons que le cinéma transcrit le quotidien, et l’humain. L’identification cinématographie est en exergue! De plus en liant les films les uns aux autres, et en montrant leurs point commun, blow up en fait une force commune. Luc Lagier nous montre le cinéma comme une globalité. Le cinéma s’inspire de l’Homme. Le cinéma s’inspire du cinéma.