Les organistes de Notre-Dame au concert d’ouverture du festival Toulouse les Orgues

Le 8 octobre 2020, deux éminents organistes font une démonstration de leur art dans un lieu du patrimoine toulousain. Cette soirée, c’est l’ouverture du festival Toulouse les Orgues, qui aura lieu jusqu’au 18 octobre. Une belle occasion de faire découvrir au grand public ces instruments souvent méconnus, ainsi que de mettre en valeur ce patrimoine de la ville rose. Une expérience proposée par le festival depuis 25 ans, et ce toujours dans le respect des gestes barrière.

Réunis bien en rang le long de la nef d’une des plus importante basilique d’Europe, éclairés par d’imposants lustres diffusants une lumière orangée, alors que dehors dans la nuit court un virus mortel, nous attendons d’entendre l’orgue résonner. Il y a une dimension presque mystique à l’expérience.

Nous sommes dos à la porte principale de la basilique, et donc dos à l’orgue. Dans cette configuration, le public ne peut pas voir l’organiste, et encore moins ses mains sur le clavier. Mais les organisateurs ont pris soin de penser à nous, et de mettre en place un dispositif qui va permettre aux spectateurs de pouvoir apprécier la virtuosité des musiciens auditivement comme visuellement. Des caméras ont été installées au niveau des claviers de l’orgue, et un écran a été positionné face au public. De cette manière, nous pouvons à loisir observer comment on joue de l’orgue, et non plus seulement en entendre le résultat.
Ce dispositif dévoile aussi au public la présence de deux « assistants » qui aident l’organiste principal dans le maniement de l’instrument. Avant cela, qui parmi les spectateurs savaient à quoi ressemblait « l’envers du décors » de ce gigantesque instrument ? Qui savait comment on en joue ?

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Grand orgue de la basilique Saint-Sernin, chef d’œuvre d’Aristide Cavaillé-Coll, classé monument historique en 1975
©PatrickGalibert

Les assistants actionnent des commandes régulièrement, se dépêchent de tourner les pages de la partition pendant que le musicien fait valser ses mains -et ses pieds !- sur les différents claviers et pédalier de l’instrument. L’orgue est aussi mystérieux qu’il est imposant. Son maniement est des plus complexe : les organistes jouent littéralement des pieds et des mains. Des murmures impressionnés s’élèvent du public alors que le musicien appuie sur des touches différentes avec simultanément les quatre membres. Il faut tout le corps pour extirper une mélodie à cet instrument, et même plus encore puisque 2 autres personnes sont nécessaires.

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Vincent Dubois, organiste titulaire des grandes orgues de Notre-Dame de Paris, vient montrer l’étendu de son talent à Toulouse
©Klara Beck

Le concert dure une heure et demi. Quand l’orgue se met à résonner, le silence se fait dans le public, qui est relativement varié. Des personnes âgées, d’autres moins, de jeunes couples, des étudiants… Et même un jeune garçon de dix ans tout au plus qui restera fasciné du début à la fin. A son image, la grande majorité du public semble captivée durant la première demi-heure. Les spectateurs découvrent la majesté du son produit par l’instrument. Mais au cours du temps, les comportements des spectateurs commencent à différer, de même que leur degré d’attention. Certains regardent l’écran, d’autres ont le regard qui se balade le long des murs de la basilique, d’autres encore gardent leurs yeux fermés. Est-ce pour mieux profiter de la mélodie ou parce que le sommeil les gagne ? Difficile de le savoir. Et s’ils s’endorment, est-ce que cela témoigne du caractère particulièrement reposant de l’orgue ou bien d’un ennui difficile à dissimuler ?

Il est vrai qu’il est ardu, par moments, de rester concentrer et de ne pas se laisser emporter par ses pensées en oubliant ce pourquoi nous étions là à la base. Pour qui n’avait pas l’habitude d’assister à des concerts de musique classique, l’expérience peut s’avérer répétitive au bout d’un certain temps. Mais l’on se rassure en ce disant que tout de même, entendre jouer deux musiciens de l’envergure de Vincent Dubois et de Philipe Lefebvre sur le grand orgue de la basilique Saint-Sernin, c’était une occasion à ne pas manquer.

Pour finir, une courte vidéo réalisée à l’occasion de la 25ème édition du festival Toulouse les orgues, et qui présente rapidement les organistes de Notre-Dame qui étaient présent pour le concert d’ouverture…