Dessiner avec des ciseaux
Immersion dans l’art abstrait et coloré de Henri Matisse
Le “London drawing group” organisait ce samedi 5 décembre un atelier artistique depuis la capitale anglaise. Cet atelier participatif nous proposait de découvrir une technique artistique bien précise : les découpages fauvistes de Henri Matisse.
Une communication sur les réseaux sociaux réussie
Deux modalités de participation au dispositif possibles : un rendez-vous en visioconférence avec un nombre limité de places (le samedi après-midi) et un accès à l’enregistrement (envoyé deux heures après la fin de la séance).
Sur le plan de la communication, une billetterie accessible depuis Facebook permet l’achat de billets à un montant de 8€. Une fois la réservation faite, nous recevons plusieurs courriers électroniques. Le premier contient la liste du matériel nécessaire à la création : ciseaux, feuilles de papiers colorées (ou peintes) et matériaux naturels (feuilles, pétales…). Le second, une proposition de playlist à écouter pendant l’atelier : Bach, Erik Satie, Ella Fitzgerald, Thelonious Monk, Schumann, ou encore l’Orchestre tzigane… Artistes écouté.e.s par Henri Matisse même ou inspirés de son univers.
Je réserve un billet pour avoir accès à l’enregistrement. Double-clic : «
– Good morning, good afternoon, good evening. You come from Texas, Paris, Colorado, Berlin, Japan, Sweden, Croatia…”
Frances Stanfield, médiatrice de l’atelier, nous fait part de sa surprise face à l’engouement inattendu suscité par l’événement Facebook. Sans crise sanitaire mondiale, le public aurait sûrement été majoritairement londonien…
Un dispositif hybride: entre atelier créatif et mallette pédagogique virtuelle
L’atelier est fondé sur une alternance entre temps théoriques (éléments biographiques, cadrage historique, analyses d’œuvres de Henri Matisse), et temps pratiques (exercices chronométrés avec des contraintes précises). L’apport théorique est animé grâce à de nombreux contenus multimédias (photographies, vidéos).
Le dispositif de médiation est hybride : entre atelier de création et mallette pédagogique. Les deux approches sont amenées avec pertinence, elles s’alimentent mutuellement.
L’art du découpage improvisé
Frances Stanfield prend le parti de nous faire copier les techniques de découpage. Selon elle, copier les artistes est le meilleur moyen de comprendre les processus de création. Lorsque les exercices se corsent, elle rappelle à temps que nous ne cherchons pas l’exacte représentativité, au contraire. Pour déconstruire ce réflexe, elle nous propose l’exercice suivant : fermer les yeux et improviser un découpage en écoutant le morceau : “It’s only a moon of paper” de Count Basie. Ici, le morceau de jazz ajoute une nouvelle matière avec laquelle nous pouvons jouer : le rythme. S’ouvre alors un champ de possibilités liées à la chorégraphie du geste. (Bon je me suis coupée, un peu trop emballée par le piano…)
La musique, initialement présente pour recréer une atmosphère, est avancée au premier plan. C’est elle qui guide et inspire les mouvements. La rencontre entre ces arts (musique et découpage) donne lieu à de toutes nouvelles formes, cette fois-ci bien éloignées de nos représentations du réel.