L’abbaye Sainte Marie du Désert

Un lieu saint qui devient un celui d’une expérience collective.

Selon la légende de l’abbaye, c’est en 1099 qu’une jeune fille du nom de Marie Desclassan se serait retirée ici pour consacrer sa vie à Dieu. Pendant 18 ans, elle aurait vécu dans la prière et l’ascèse la plus stricte. A sa mort, la chapelle qui avait été construite à sa demande devint un lieu de dévotion et de pèlerinage. C’est ainsi qu’au XIXème siècle, l’archevêque de Toulouse, le cardinal d’Astros, réalisa la fondation d’un monastère de moines contemplatifs, voués à la prière et au travail. Un outil pour freiner l’exode rural et ainsi montrer aux populations qu’on peut travailler sur place, mais aussi pour donner un nouveau souffle à ce lieu de pèlerinage. C’est en 1852, après bien des difficultés qu’un groupe de six moines finit par s’y installer, rejoint bientôt par leurs comparses. Comme dans les principes monastiques, l’accueil était un pôle essentiel de ce lieu. Les moines proposaient donc d’un service d’hôtellerie composé de 25 chambres pour accueillir des personnes désireuses de vivre un temps de retraite ou de réflexion.

Avez-vous remarqué que les lignes précédentes étaient au passé ?

C’est parce que depuis peu l’abbaye n’est plus habitée par des moines, qui se sont retrouvés trop peu nombreux pour la charge de travail. Alors qu’advient-il de ce lieu ? Durant la visite de ce lieu historique, nous avons pu croiser diverses personnes, du clergé ou habitantes du village qui ont pu nous répondre :

Le Village de François est un grand projet qui vient d’être lancé “un projet unique dans un lieu unique”. Le concept est très simple, proposer des lieux de vie partagée entre des personnes fragiles et leurs accompagnateurs autour de trois grands axes : le vivre ensemble, l’activité économique et l’écologie intégrale. Un projet d’une grande humanité qui place chacun dans une importance capitale pour la société, même “cabossé par la vie”. C’est ainsi qu’au court des prochaines années 140 personnes vont pouvoir venir vivre dans ce lieu : des personnes ayant vécu dans la rue, des jeunes en situation d’échec, des personnes âgées désireuses de vivre en béguinage, des personnes issues de la prostitution, des handicapés, des migrants, des ressortant de prison, des mères célibataires, des jeunes en service civique et 6 familles. Le tout s’occupant des lieux et de l’hôtellerie de 50 chambres, d’un domaine agraire, de métiers de services, de la menuiserie, miellerie et confiserie, ainsi que de la formation des plus jeunes à ces métiers. 

L’économie du projet consiste à réduire les dépenses d’un foyer du Village de François de 20 à 40% en s’appuyant sur : du bénévolat (chaque habitant offre 4 heures par mois à la communauté, la création d’une coopérative d’achat de qualité en gros et en vrac et la formation concrète de nouveaux modes de consommation (toujours en discussion).

Enfin, le projet s’engage à trouver des solutions alternatives pour produire une partie de son énergie. Photovoltaïque, géothermie… Tout un tas de systèmes pour alimenter la chaudière de l’abbaye. De plus, pour la rénovation, de nombreux architectes et travailleurs dans le bâtiment ont rejoint le projet pour leur permettre de rénover ce lieu dans le respect et à coût réduit.

ROSE Mélissande – M1 Médiation et Etudes Visuelles.

Sources provenant de témoignages des habitants et des intervenants de l’association ainsi que des plaquettes touristiques de l’abbaye.