Le Musée Départemental de la Résistance et de la Déportation se lance à domicile
Depuis l’annonce du second confinement, le Musée départemental de la résistance et de la déportation de la Haute-Garonne, ou MDR&D, a fermé ses portes, à l’instar de l’ensemble des établissements culturels. Durant ce mois-ci, et pour les semaines à venir, l’équipe veille à conserver une activité en ligne.
Confinement #2 : un nouveau dispositif de médiation
« Musée à domicile » est un projet de visites numériques, lancé par le MDR&D afin de prolonger son offre culturelle durant ce confinement. Malgré l’imposition du distanciel, et dans le but de créer ou de renforcer un lien avec les visiteurs, le MDR&D souhaite continuer à proposer des événements hebdomadaires : dans ce contexte, l’objectif est de proposer « une visite dématérialisée ».
Ce nouveau dispositif est annoncé et lancé les 19 et 20 novembre, soit trois semaines après l’entrée en vigueur de ce second confinement. Comme pour tous les établissements culturels, la décision tombe: les rencontres, les visites, les projections, les animations sont annulées ou au mieux, repoussées. Les équipes des musées, entre autres, doivent alors se montrer polyvalentes, flexibles, très dynamiques et montrer une forte capacité à réagir à l’imprévu. Il faut pouvoir faire face à une situation qui demande à repenser le plus rapidement possible des dispositifs de médiation, et à démontrer des savoir-faire numériques.
Entre temps, le musée est resté très actif sur sa page Facebook, et a continué à publier régulièrement des témoignages, des explications sur ses collections, des actualités, ou bien à partager des événements en ligne. Grâce à cet aspect événementiel, et si le contenu est apprécié, cela peut susciter chez les visiteurs, l’envie d’assister à une nouvelle visite hebdomadaire, et finalement de revenir faire un tour sur les canaux de diffusion habituels du MDR&D.
Vue sur la vie et les collections du musée
Les dispositifs de « Musée à domicile » prennent la forme de vidéos, portant chacune sur une thématique précise, et comportant des interventions des médiateurs culturels du musée, ainsi que des témoignages.
Pour l’instant, elles sont au nombre de trois. En les visionnant dans l’ordre, nous regardons la première à avoir été publiée : « Portraits de résistant-e-s ». Nous suivons trois médiateurs et médiatrices à l’intérieur du musée. A l’aide des supports iconographiques et textuels présents dans les salles, des figures de la résistance nous sont présentées. Pour la deuxième visite, nous rencontrons via notre écran, des personnes présentes lors du défilé à l’occasion de la commémoration du 11 novembre 1942, perturbé par l’arrivée des Allemands en zone de Vichy et à Toulouse. Pour notre dernière visite, une médiatrice présente en quelques minutes, des éléments d’explication autour d’un objet spécifique – ici, un casque allemand, assez particulier et détournée afin de servir de pelle.
L’expérience à distance de « Musée à domicile »
Dans le résultat des choix faits en terme de médiation, apparaissent deux éléments principaux. D’une part, derrière la caméra, nous suivons les médiateurs à l’intérieur du musée, et la visite se déroule presque comme si nous étions sur place, mis à part cet aspect très conférencier puisque de toute évidence, le public ne peut pas interagir avec les médiateurs.
Les dispositifs – les visites « flash », les témoignages – sont classiques, même si les contenus sont riches, et à découvrir. Cela ramène à ces nouvelles questions et difficultés qui entrent en jeu dans le travail des médiateurs culturels. En peu de temps, ils sont amenés à réfléchir sur la mise en place de nouveaux dispositifs spécialement faits pour le numérique, capables de rendre autre, et attrayante, l’expérience du spectateur par rapport à celle du présentiel.
D’autre part, à côté de cela, la mise en scène de la dernière vidéo était celle qui semblait s’inscrire le plus dans cette démarche. Elle semblait pensée afin de donner une impression de « coulisses secrètes« . Ici, la médiatrice porte des gants, manipule un objet que nous voyons protégé sous une vitrine, quand nous arrivons sur place, en temps normal. La visite est présentée comme si nous avions accès, de manière privilégiée, à un travail d’inventaire et de recherche, auquel nous ne sommes pas présents de toute manière, habituellement.