Dernière exposition avant le re-confinement – Un Nouvel Eden
Mercredi 28 Octobre 2020, le discours d’Emmanuel Macron se profilant à la fin de cette journée et les rumeurs allant bon train, nous décidons mon acolyte et moi, à l’orée d’un nouveau confinement ou d’un couvre-feu plus strict, de nous rendre à une dernière exposition dans la vraie vie avant un probable retour devant nos écrans depuis nos lits.
En plein cœur de Toulouse, non loin d’une boutique pleine de tintin et d’un café plein de chats, se trouve rue des Chalande la Galerie 3.1. En ces murs, se tenait ce jour-là et ce depuis le 15 Septembre l’exposition “Un Nouvel Eden ?” organisée dans le cadre de Les Arts en Balade. Cette exposition collective rassemblant pas moins de 7 artistes, peintres et graphistes contemporains nous présentent une interrogation partagée par ces mercenaires à la sortie du confinement de Mai.
En effet, ces artistes questionnent la création d’un nouvel Eden, un paradis sur Terre. Existe-t-il, si oui, où se trouve-t-il, si non, doit-il être créé et de quelle manière serait-il? Ils s’interrogent sur la question de comment le regardeur et le faiseur cherchent à découvrir et à inventer un eldorado, un lieu de délices propre à chacun où nous pourrions vivre. Tantôt par des paysages de monde nouveau ou idyllique, des scènes d’instants de vie seul ou partagé, des personnages hybrides ou des natures mortes imaginaires, cette exposition fusionne et fait cohabiter les œuvres de ces différents artistes.
Les tableaux dialoguent entre eux tant par l’accrochage choisi que par le questionnement d’ensemble partagé. Ci-dessous par exemple, ces deux tableaux sont placés l’un en face de l’autre dans la salle, les faisant se regarder dans les yeux. Mettant alors en exergue la notion de ce besoin de compagnie et de présence de l’autre qui a pu se dégager durant le confinement.
Les + de la galerie
“Implantée au cœur de Toulouse, nous voulons que cette galerie soit plus que jamais un lieu de vie, d’échange, de rencontre, de découverte. C’est une ambition généreuse que nous appuyons sur deux convictions : la culture est un besoin de l’homme que nous devons en tout temps prendre en compte.” Georges Méric, Président du Conseil départemental de la Haute Garonne
A notre arrivée dans la galerie nous sommes accueillies par une guide du lieu, cette dernière nous explique le sujet de l’exposition, comment celle-ci a pu être pensée et nous donne le plan de l’accrochage et la plaquette de la galerie avant de nous laisser déambuler parmi les œuvres. La Galerie 3.1 organise tous les jeudis sur réservation une possibilité de médiation. Le médiateur présente alors l’exposition du moment, les œuvres, l’axe de création de l’artiste mais explique aussi comment est conçue et organisée une exposition de la rencontre avec l’artiste à la manière d’exposer son travail. Les cartes professionnelles des artistes sont mises à disposition pour retrouver leur coordonnées, leur site ou Instagram et leur numéro de téléphone pour toutes commandes éventuelles permettant alors une découverte de ces artistes et la mise en visibilité de leurs œuvres. Cela renforce donc le souhait de la galerie 3.1 qui est avant tout de partager la culture et de donner une place aux jeunes artistes et à leur dynamisme dans le monde contemporain.
“La Galerie 3.1 porte un regard attentif au dynamisme de la jeune création et aux artistes qui interrogent le monde contemporain. Donner la culture en partage, c’est faire circuler les œuvres, les donner en découverte.” Anne Boyer, Vice-Présidente du Conseil départemental de la Haute-Garonne en charge de la Culture
Petit couac vite éclipsé
Pour cette exposition, le choix d’accrochage a été de ne pas mettre de cartel sous les œuvres. Seul moyen de se repérer : le plan de la brochure. Chaque tableau représenté par un rectangle noir est notifié d’un numéro. Chaque numéro correspondant à une annotation sur le côté du plan avec le titre et la taille de l’œuvre ainsi que les matériaux utilisés. Je me suis surprise plusieurs fois, au milieu de la galerie avec mon plan dans les mains à estimer où je me situais et à chercher devant quelle œuvre je me trouvais, coupant alors ma déambulation et ma réflexion devant les tableaux. Cependant, avec du recul en quittant les lieux je me demande si ce que je croyais être une fausse note peut en réalité être un désir d’accrochage. Il faut peut-être y voir une volonté pensée par les artistes, de désorientation, de manque de repères pouvant nous rappeler l’atmosphère dans laquelle nous avons pu baigner durant le premier confinement. Nous amenant donc à trouver un moyen de s’y retrouver, que ça soit seul ou à l’aide des autres autour de nous.
Les autres, les endroits où l’on peut se sentir bien, cet Eden, est mis en valeur avec des paysages idylliques, bucoliques ou mélancoliques, parfois d’instant de vie seul ou accompagné. Le thème global qui règne au sein de cette exposition peut alors nous ramener à cette interrogation d’actualité : Où nous sentons-nous le mieux, avec qui, comment faire pour vivre sereinement un autre enfermement mais plus impérativement, comment et où vivre sereinement au sortir des péripéties mondiales d’aujourd’hui. Une manière de retourner en confinement avec un certain espoir pour l’avenir.
Artistes de l’exposition : Marie-Hélène Carcanague , Marie Carnévalé, Feredico Dedionigi, Titos Kontou , Judith Latino , Emilie Payros, Line Tiné Chassagne
7 rue Jules Chalande – 31000 Toulouse 05 34 45 58 30
05 34 45 58 30
Métro – Ligne A Station Capitole, Esquirol
Du mardi au Vendredi de 10h à 17h, Le Samedi de 12h à 18h
Laura Caval