Un concert de Chopin à la lueur des bougies, un secret « Candlelight » partagé par Fever

Mardi 08 janvier 2020, église Saint-Exupère de Toulouse. Une soirée pas comme les autres dans cette petite église de quartier, entre le Museum d’Histoire Naturelle et le Palais de Justice.
Il fait nuit et plutôt froid ce soir. Mais l’on rentre dans l’église et la lumière chaleureuse des bougies et la chaleur des corps des nombreux spectateurs venus écouter la musique de Chopin réchauffent l’atmosphère. La lumière dorée et vacillante éclaire doucement le plafond en berceau ornementé de l’église baroque. Les peintures, les sculptures se devinent silencieusement mais toute l’attention des spectateurs est tournée vers le magnifique piano à queue noire, installé en haut des quelques marches qui séparent le sacré du profane. Apparition intimidante peut-être pour certains, étonnante, fascinante ou rassurante. Pour ma part, ce piano me murmurait une promesse : celle de faire le lien, de jouer le rôle d’intercesseur entre deux mondes.


Un musicien interprète et médiateur

Le jeune et talentueux pianiste Eric Artz est au piano. Eric Artz est une pointure de la musique classique : il a remporté le Premier prix du Conservatoire National supérieur de Paris à l’unanimité et une vingtaine d’autres distinctions et prix nationaux et internationaux. Il joue aux quatre coins du monde, mais ce soir il est à Toulouse et va interpréter des œuvres phares de Chopin : des nocturnes, des études et des valses.

Le choix de ce programme est judicieux car il parle aussi bien aux connaisseurs de musique classique qu’aux néophytes. Il reprend des morceaux que notre mémoire collective a intégrés grâce à notre culture cinématographique et musicale, tout en nous faisant aussi découvrir des morceaux moins entendus et posthumes du grand pianiste du XIX ème siècle. « Où ai-je déjà entendu ce morceau ? », Eric Artz nous donne volontiers un coup de pouce en nous rappelant la bande-originale du film le Pianiste, réalisé par Roman Polanski (2002) ou encore l’influence de Chopin dans la musique de Serge Gainsbourg.

Eric Artz interprétant Chopin, église Saint-Exupère – crédits photographiques Laura des Feeligrans

Il faut saluer ici la posture de pédagogue et de médiateur que le musicien adopte durant tout le concert. Entre chaque morceau, Eric Artz prend le micro et transmet au public des éléments de compréhension des partitions. Les explications techniques que le musicien donne sur le jeu des mains, transforme presque le concert en cours collectif ! Surprenant mais très agréable, nous sommes bien loin ici du concert d’opéra où artistes et public n’évoluent pas dans le même monde. Eric Artz nous a initié à l’interprétation de Chopin, nous confiant des petits secrets sur le jeu que les mains doivent jouer, tantôt doux, tantôt exalté, la main gauche laissant la place à la droite ou inversement. Les indications sur la vie du compositeur et le contexte de création des œuvres nous permettent de mieux apprécier la tonalité voulue par le compositeur et nos émotions de spectateur s’en trouvent ainsi plus intenses.

Eric Artz nous a invité dans l’univers émotionnel de Chopin, en nous parlant d’amour, de maladie, de colère, de désespoir. Mais plus que de nous parler avec des mots, Eric Artz parle avec ses mains et avec tout son corps. Artz incarne Chopin, et en ce sens le concert dépasse la simple délectation musicale : c’est une performance d’interprétation.


Un lieu atypique mais pas dénué de références

Pourquoi avoir choisi une église pour cette représentation, et beaucoup d’autres, des événements Candlelight ? Pour l’acoustique propice c’est certain, et surement pour l’aura un mystérieuse et sacrée dont est investie toute église.
De fait, le public toulousain qui s’est déplacé ce soir du 8 janvier était assez homogène : un public jeune en majorité, entre 25 et 30 ans, avec beaucoup de couple (peut-être était-ce l’effet bougie !), mais très peu de diversité culturelle, voire aucune. Peut-être peut-on questionner ce choix de lieu en montrant les limites en termes d’accessibilité culturelle. Certaines personnes ne se sont sans doute pas senties concernées par cet événement du fait du choix du lieu qui renvoi à une histoire culturelle et religieuse occidentale marquée.


L’entreprise Fever : les pépites des événements culturels en ville

Fever est une entreprise spécialisée dans l’événementiel culturel et les loisirs urbains. Sa mission est de sélectionner les bons plans, les manifestations et activités atypiques à ne pas manquer dans de nombreuses grandes villes de d’Europe avec notamment de nombreuses villes françaises et espagnoles représentées, Lyon, Bordeaux, Lille, Paris, Madrid, Séville, Malaga, mais aussi Londres, Bruxelles, Lisbonne, New York ou Los Angeles pour n’en citer que quelques unes.

Candlelight est une série de concerts classiques éclairés à la lueur des bougies dans des lieux exceptionnels imaginée par Fever. Leur volonté avec ce projet est de proposer une expérience musicale hors du commun, d’écouter ou réécouter les plus belles œuvres des grands compositeurs comme Mozart, Bethoveen, Schubert ou Chopin interprétées par des pianistes solo, des quatuors à cordes. L’événement a déjà eu beaucoup de succès à Paris, à Bordeaux, à Toulouse mais aussi en Espagne, au Royaume-Uni. Pour consulter les prochaines dates dans votre ville c’est par ici. Et pour les Toulousains, ne manquez les autres dates de Candlelight avec Eric Artz : le 7 février pour Chopin et 8 février pour Beethoven toujours à l’église Saint-Exupère !

Teaser Candlelight Paris